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Message Publié : 20 Juin 2007 15:07 
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Je plaisantais mon cher ! :wink: :lol:
Je n'apprécie guère cet alcool, car il laisse en fin de bouche un goût âpre et amer. Etrangement, il est fruité au départ...

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 20 Juin 2007 15:55 
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Eginhard
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Des alcools forts à base de raisin, vous en connaissez beaucoup ?

Tout simplement tous les marcs de raisin (entre autre la grappa italienne)

Citer :
Alors ça doit conserver, parce que si l'on dressait une carte de France du niveau de santé des Français depuis la Belle-Epoque, le Midi toulousain arriverait sans doute dans les catégories de tête. La gastronomie gersoise est tout de même réputée pour être le régime crétois de France. Bon, un régime beaucoup plus carné, je vous l'accorde, mais au niveau des artères, c'est nickel.


Je pense que les conditions de vie et de travail ,au XIXème siècle, assez inégales d'une région à une autre contribuent peut être plus que le régime alimentaire (alcool compris) au niveau de santé des Français.
En clair : le régime cassoulet n'aurait certainement pas prolongé la vie des mineurs de fond .


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Message Publié : 20 Juin 2007 17:07 
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Fustel de Coulanges
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La "montée" de l'alcoolisme pour parler de ceux qui ont une bonne "descente"... Chapeau!

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 20 Juin 2007 17:52 
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Plutarque
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C'est vrai qu'il fût des temps ou boire de l'alcool semblait "très" normal... ça me rappelle une petite histoire lue dans un journal de 1900...

...un papa, cheminot de son état visite l'Exposition Universelle de 1900 en compagnie de sa petite fille d'une dizaine d'années.
Bien évidemment, du fait de son métier, il s'attarde longuement sur le matériel ferroviaire... dont sa fille n'a que faire...
...et pour récompenser sa patience, lui promet ensuite un délicieux goûter.

L'heure dite arrive, et le papa achète à sa petite fille une belle et bonne gaufre, arrosée d'un verre de bière...
:lol:

Toute ce qu'il y a de plus normal à l'époque, un papa très attentionné :D



Et pour revenir aux Hygiénistes, j'ai dans mes archives le menu de leur banquet de 1906... ça fait rêver ! tant au niveau du nombre effarant de mets proposés, que les différents vins et alcools qui ont ponctué ces longues heures d'agapes...
Quand je vois çà, je me dis qu'actuellement, nous sommes des "rigolos" à table ! :P

...c'est beau l'hygiène alimentaire :twisted:

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Tout ce qui ne me passionne pas m'ennuie...


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Message Publié : 21 Juin 2007 9:42 
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Oui, bien sûr, mais il ne faut pas oublier un détail, c'est que l'eau est de qualité douteuse. Nous avons l'habitude de pouvoir ouvrir le robinet et d'avoir de l'eau parfaitement potable, sans risquer de choper des diarrhées dues à des microbes pathogènes.

Or, je ne pense pas que ce soit le cas durant cette époque. Peut être en ville, mais certainement pas à la campagne. J'approuve totalement le père de désoiffer son enfant avec de la bière plutôt qu'avec une eau dont il ne connait pas l'origine.

Nos ancêtres avaient des réflexes que nous avons oubliés. Il existe encore de nombreux pays où il est formellement déconseillé de boire l'eau sans l'avoir fait bouillir ou désinfectée sous peine de "tourista"

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


Dernière édition par Jean-Marc Labat le 21 Juin 2007 10:42, édité 1 fois.

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Message Publié : 21 Juin 2007 10:27 
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Eginhard
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Vous avez tout à fait raison de le rappeler, Jean-Marc, d'ailleurs le grand spécialiste des maladies infectieuses, Pasteur , recommandait la consommation du vin comme boisson hygiénique.
Je crois que nous risquons tous de faire une analyse entachée d'anachronisme en nous penchant sur l'alcoolisme au XIXème siècle: nous avons à l'esprit les connaissances contemporaines sur les effets de la consommation d'alcool, et nous "jugeons" le comportement de personnes qui n'avaient pas ces informations. Ce qui frappait à l'époque et a suscité la naissance du mouvement anti-alcoolique, c'était les cas "lourds", ce qu'on nommait la folie alcoolique , éventuellement les cas de cirrhose ; or les consommations courantes pour l'époque de 2 ou 3 litres de vins , qui aujourd'hui range immédiatement la personne dans la catégorie d'alcoolique , n'entraînait sans doute qu'un raccourssissement peu visible de l'espérance de vie ( en gros le buveur "moyen" mourait souvent avant de développer une cirrhose, ou du moins on ne lui diagnostiquait pas ). De même , je pense que dans les usines on ne devait guère se soucier d'une légère imprégnation alcoolique des ouvriers (l'alcool , euphorisant, leur donnant peut-être du coeur à l'ouvrage!) , et qu'on ne devait écarter que ceux qui arrivaient ivres-morts....alors qu'aujourd'hui on craint, à juste titre, des accidents du travail causés par l'alcool, parce qu'on connait les effets d'une consommation même modeste.

Pour finir, une petite référence bibliographique. , avec un ouvrage de D. Nourisson:
Image


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Message Publié : 21 Juin 2007 10:41 
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Localisation : Région Parisienne
Sans compter que la dépense physique était plus importante que de nos jours. Le travail aux champs n'était pas mécanisé, le travail en usine l'était peu.

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Message Publié : 21 Juin 2007 20:56 
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Grégoire de Tours
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Au moyen âge on buvait beaucoup de vin : la règle de st Benoît autorise plusieurs litres par jour. La limite est l'ivresse : un moine ne doit pas être saoul.

Mais le vin ne titrait pas autant que celui d'aujourd'hui et il était coupé avec du sucre, des épices de l'eau. Le mélange était chauffé

Je me demandais si au XIX° siècle ce pouvait être la même chose : un vin avec un faible titrage, du vin coupé ?

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le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)


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Message Publié : 21 Juin 2007 21:00 
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Fustel de Coulanges
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Je me demandais si au XIX° siècle ce pouvait être la même chose : un vin avec un faible titrage, du vin coupé ?

Sans compter la "piquette"...

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Message Publié : 21 Juin 2007 22:55 
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Verchinine a écrit :
J'aimerais bien savoir quels spiritueux on peut bien produire dans le Sud... Des alcools forts à base de raisin, vous en connaissez beaucoup ? Je n'ose croire à une liqueur de haricots blancs, ou à une liqueur de cassoulet. :D


A base de raisin ? Cognac, Armagnac, Marcs, Grappa, Brandy ....
Dans le Sud: par exemple en Italie; limoncello, nocino, amaretto, maraschino, china...

Dans certaines régions, avant que l'on apprenne à faire du vin qui se garde, on préfèrait transformer les excédents en alcool plutôt qu'en vinaigre... Beaucoup plus rentable. Dans certaines régions viticoles, les pouvoirs publics incitaient à distiller en cas de surproduction.


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Message Publié : 21 Juin 2007 23:04 
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Eginhard
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Localisation : Vosges
Escalibure a écrit :
Mais le vin ne titrait pas autant que celui d'aujourd'hui et il était coupé avec du sucre, des épices de l'eau. Le mélange était chauffé

Je me demandais si au XIX° siècle ce pouvait être la même chose : un vin avec un faible titrage, du vin coupé ?


La chaptalisation , inventée par le chimiste du XVIIIème Chaptal, permettait d'augmenter le degré alcoolique du vin par ajout de sucre au moût . Cette technique de sucrage du vin était utilisée notamment pour certains vins issus de raisin faiblement sucré . A la même époque des revendeurs mouillaient le vin, c'est à dire rajoutaient de l'eau (pour faire plus de volume !) et, pour éviter que cette adjonction d'eau ne décolore trop la boisson, ils rajoutaient des colorants . Ces deux techniques furent combattu par les vignerons du midi lors de leur révolte de 1907.


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Message Publié : 22 Juin 2007 8:41 
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Localisation : Région Parisienne
Je crois que les vins avaient un plus faible titre en alcool qu'aujourd'hui. L'habitude était de faire "pisser" la vigne en la taillant à 7 ou 8 yeux pour avoir plus de grappes, donc plus de vin. Or, cette pratique a pour conséquence de diminuer le taux de sucre dans le raisin, donc de diminuer le titre alcoolique à la sortie. Il faut donc chaptaliser pour le remonter, et je ne pense pas que c'était une pratique courante à l'époque.

Ce qui était courant, c'était de remonter les vins en les coupant avec des crus d'Algérie qui étaient beaucoup plus forts en alcool du fait de l'ensoleillement.

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Message Publié : 22 Juin 2007 9:00 
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Eginhard
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Localisation : Vosges
Jean-Marc Labat a écrit :
Il faut donc chaptaliser pour le remonter, et je ne pense pas que c'était une pratique courante à l'époque.

.


Cette technique était pourtant dans la ligne de mire des vignerons du midi en révolte en 1907 . Ils s'en prenaient notamment à une loi votée à l’instigation des députés « betteraviers » du Nord :qui supprimait les taxes sur le sucre et rendait possible la chaptalisation des piquettes et autres mélanges étonnants... A propos de mélanges étonnant voici une "recette de fabrication de "vin""" :
Dans un fût défoncé, mettre un kilo d’acide tartrique, un kilo d’acide citrique, un kilo d’acide sulfurique. Jeter dessus un ou deux litres d’eau froide pour éviter.... l’explosion (sic) puis mettre 60 litres d’eau bouillante, bien agiter avec un bâton et jeter dedans 100 kgs de sucre. Remuer une demi-heure. Le sirop obtenu est prêt à employer, on y ajoute (quand même !) 6 hectos de vin. Le grossiste délaye ce mélange jusqu’à 3 fois son volume et voilà du vin prêt à être distribué dans les grandes villes, à l’Armée ou à l’Assistance Publique. Une variante de la recette : parfois au lieu d’ajouter du vin on fait tremper dans cette mixture des raisins secs de Grèce ou de Turquie.... A votre santé :lol:


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Message Publié : 22 Juin 2007 20:59 
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Eginhard
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Je reviens sur la crise traversée par les vignerons du midi en 1907 , à travers un article du Petit Journal illustré de juin 1907, L'article débute par une analyse classique de l'origine du problème:

Citer :
On n' est pas complètement d' accord, même dans le Midi, sur les causes de la mévente du vin. La masse des viticulteurs ne les trouve que dans la fraude ; la masse des négociants les trouve, surtout, dans la surproduction naturelle, et, conséquemment, ceux-ci font volontiers peser les responsabilités sur ceux-là... et réciproquement.
A la vérité, suivant certaines compétences, le sucre ne devrait pas être l' ennemi du vin, si le sucre était employé discrètement. En diverses régions viticoles, le vin qu' on récolte de bonne heure est faible.
Mais on peut le « remonter », et le sucrage légal intervient : cinq kilos de sucre par hectolitre donneront, à ce vin vert, la force qui lui manque... Mais, le malheur, c' est que, parfois, on abuse du sucre. Avec la même vendange on fait successivement une, deux, trois cuvées... Et alors il y a fraude réelle et, du même coup, surproduction..


Avant de s'en prendre aux médecins et à la mode hygiéniste:
Citer :
Et puis, il existe une cause qu' on paraît ignorer un peu trop. C' est celle résultant de la mode qui exile le vin de beaucoup de tables pour le remplacer par l' eau. Un médecin déclarait, l' autre jour, qu' il empêchait, à lui seuil, la vente de 150 000 litres de vin par an. Supposons seulement que 2 000 médecins sur 20 000 fassent de même, cela fait 300 millions de litres de vin dont la vente est empêchée.
Le buveur d' eau paraît être, dans l' occurrence, un plus grand coupable qu' on ne le croit généralement. Et c' est là le sens symbolique de l' originale composition qui orne notre première page. Le vin et le sucre lui-même souffrent de cet abus de l' eau. Que ne s' élèvent-ils contre lui ! La fraude existe, c' est entendu, et il appartient aux laboratoires de la signaler et à la loi de la punir. La production est considérable, c' est encore vrai, mais il n' est pas prouvé qu' elle le soit trop. Ce qui est certain, c' est que la consommation a diminué dans des proportions inquiétantes. C' est cette diminution qu' il faut combattre. Et, pour cela, il importe que les médecins n' aient plus de raisons de conseiller à leurs clients de se priver de vin...
Qu' on nous donne donc du vin pur, du vin naturel et alors nous pourrons, en bonne justice, crier haro sur les buveurs d' eau claire.....


La suite de l'article est ici:
http://cent.ans.free.fr/pj1907/pj86409061907.htm


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