En 1889 disparaissait l'archiduc Rodolphe, héritier et fils unique de l'empereur François-Joseph Ier et de l'impératrice Elisabeth de Bavière. Or, dès cette date et d'après l'opinion des historiens spécialistes de la dynastie des Habsbourgs, l'empereur aurait désigné comme héritier de l'empire son neveu l'archiduc François-Ferdinand.

Cette thèse historique m'a toujours posé question car j'ai toujours pensé qu'au préalable elle ne remplissait pas une condition essentielle. Je me fonde sur le postulat suivant :
Selon les règles dynastiques de la maison impériale d'Autriche, la désignation théorique de l'héritier du trône ne reposait sur l'archiduc François-Ferdinand mais sur son père l'archiduc Charles-Louis, frère de l'empereur.
A la fin du XIXe siècle, le souverain avait encore deux frères en vie, les archiducs Charles-Louis et Louis-Victor. Le premier, homme mûr de cinquante-six ans comptait trois mariages et il avait fait souche de trois fils de sa deuxième union. L'archiduc François-Ferdinand comptait parmi l'aîné d'entre eux. Quant à Louis-Victor, benjamin des frères de l'empereur, ses moeurs qui le portait vers la gent masculine le priva du mariage.

Ainsi, qui de l'archiduc Charles-Louis ou de l'archiduc François-Ferdinand était le véritable héritier de l'empire au lendemain de la mort de l'archiduc Rodolphe de Habsbourg ? L'empereur avait-il expréssement désigné son successeur en 1889 ?
Certes, la question ne se pose plus en 1896 lorsque Charles-Louis meurt. Son fils devient alors naturellement l'héritier du trône impérial.
Toutefois, le laps de sept années, la situation dynastique de la monarchie bicéphale ne me paraît pas totalement définie. Cette situation masquait-elle des antagonismes familiaux plus intimes au sein de la famille impériale ?

Merci de contribuer à m'éclairer si vous avez des pistes de réponse ou des éléments de documentation.

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Dominique Poulin

Je n'ai malheureusement pas de réponse précise à cette question intéressante, mais on peut souligner qu'il existerait un précédent, dans le cas d'une succession directe en faveur de François-Ferdinand.
En effet, lorsque François-Joseph accède lui-même au trône en 1848 en succédant à son oncle Ferdinand qui abdique, son père l'archiduc François-Charles est encore en vie (et ce jusqu'en 1878)
Certes, le contexte est très différent, puisqu'il y a une grave crise qui a mené l'empereur à l'abdication, mais cela crée tout de même un précédent.

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Après quelques vérifications, il semble bien que l'archiduc Charles-Louis était bel et bien le nouvel héritier impérial à partir de 1889 et ce jusqu'à sa mort en 1896. C'est la logique qui a conduit à cette nouvelle situation car selon les lois dynastiques de la maison impériale des Habsbourgs les parents les plus proches du souverain s'intercalaient sur la liste de succession. Je ne sais pas ce qui est advenue de la fameuse Pragmatique Sanction au XVIIIe siècle qui faisait de la fille ainée de Charles VI, l'héritière impériale, mais c'est là une autre histoire...
Peu de choses subsistent en relief de ce fameux archiduc Charles-Louis. Frère cadet de François-Joseph, après Maximilien éphèmère empereur du Mexique, il a peu fait parler de lui et l'empereur semble lui avoir confié peu de responsabilités. Je vais essayer d'en savoir davantage, bien sur...

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Dominique Poulin

Il est dit dans Wikipédia en allemand :Sein Interesse galt mehr der Kunst als Politik und Militär, son intérêt se portait plus vers l'art que vers la politique et le militaire.

C'est peut être pour cela qu'il eut un rôle effacé. Il mourut d'une fièvre typhoïde ramenée d'Egypte.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Voilà une photo prise au Caire peu de temps avant sa mort avec sa petite famille.

http://www.gen.heinz-wember.de/oesterre ... udwig2.htm

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Bizarre ce décor oriental alors qu'ils étaient sur place...

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Tous les désespoirs sont permis

Oui, j'ai cru que la photo avait été retouchée, mais le texte en dessous indique que le cliché a bien été pris au Caire. Et puis , c'est bien dans le goût de l'époque.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

A la lecture du livre de Maitre Jean-Louis Thiériot François Ferdinand d'Autriche De Mayerlig à Sarajevo, l'archiduc François Ferdinand, s'attendait à ce que son père renonce par avance au trône à son profit. Mais Charles Louis refuse. L'auteur y voit plusieurs raison:
Le désir inavoué de ne pas s'incliner devant son fils.
Mais surtout la position de l'empereur qui n'a jamais aimé parler de sa succession et encore moins depuis le drame de Mayerling.
Cette position de François Joseph conduit son neveu à cette cruelle confidence au près de son précepteur: Je ne saurai jamais officiellement si je suis ou non l'héritier du trône. C'est vraiment comme si j'étais coupable de la sottise de Mayerling. Jamais au paravant, je n'ai été traité d'une manière si glaciale par l'Empereur. Mon visage parait il, lui rappelle de mauvais souvenirs.

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"L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste"

Charles Louis n'était il pas un noceur invétéré ?

J'ai le souvenir d'une anecdote à ce propos où il avait humilié son épouse, femme très pieuse, en débarquant dans la chambre à coucher de celle-ci avec ses compagnons de beuverie et où il s'était moqué d'elle. Par contre, je ne me souviens pas du livre où je l'ai lue.

Si cette réputation n'est pas usurpée, on comprend que François-Joseph, homme de devoir, n'est pas trop apprécié sa succession.