Citer :
Pour le Cambodge, je ne me souvenais pas qu'on l'avait soustrait à l'influence chinoise. Dans mes souvenirs, il était à proximité du Siam et entre la Chine et lui, il y avait le Laos, autre royaume. Mais bon c'est bien loin, tout cela et je me souviens plus de ce qu'on nous enseignait à ce propos.
Vous avez tout à fait raison. Le Viet Nam regroupe, du nord au sud, Le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine. Le Viet Nam constituait tout de même une entité étatique très ancienne qui a été à certaines périodes divisée en deux. Le Viet Nam avait été conquis par la Chine des Tang ainsi que, partiellement et brièvement, par celle des Ming. L'empreinte culturelle chinoise est assez profonde. Le Cambodge lui, était plutôt dans l'orbite siamoise mais a aussi subi pendant plusieurs siècles la domination vietnamienne sur une partie de son territoire. C'est d'ailleurs à la veille d'une annexion totale par le Viet Nam que le roi du Cambodge s'est placé sous protectorat français. Je ne sais pas quels ont été les rapports entre la Chine et le Siam au cours de l'histoire. Je crois que le Siam a toujours conservé une pleine indépendance à la différence du Viet Nam, de la Corée, du Tibet ou encore des RyûKyû.
b sonneck a écrit :
Il y a eu, en 1979 je crois, une guerre sino-vietnamienne très sérieuse due à l'intervention du Vietnam au Cambodge contre les Khmers Rouges. La Chine considérait le Cambodge comme un pays ami et allié.
Après la rupture entre l'URSS et la Chine, le Viet Nam du nord est resté fidèle à Moscou. Les Khmers Rouges, idéologiquement plus proches de la Chine maoïste que de l'URSS de Brejnev, étaient soutenus par la Chine. Le Viet Nam avait deux bonnes raisons de décider une incursion au Cambodge pour chasser les Khmers Rouges : la tradition historique et l'appartenance au camp adverse à quoi il faut ajouter le prétexte humanitaire de l'atrocité du régime khmer rouge. L'initiative vietnamienne a fortement déplu à Pékin d'où l'avertissement sous la forme d'une pénétration de l'armée chinoise en territoire vietnamien sur une profondeur d'une dizaine de km. Ce fut très bref et suffisant : le Viet Nam n'a pas insisté. Mais il a tout de même eu le temps d'installer au pouvoir Hun Sen qui l'occupe encore en 2020.