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Cela, comme vous dites, constitue l'identité britannique, l'Empire mis en danger par une puissance rivale comme son industrie ne sont pas des facteurs à prendre à la légère.
Là j’avoue ne pas très bien comprendre. Car, sans avoir eu des lectures extensives sur le sujet, je n’ai pas vu de commentaires qui mentionnent une réelle volonté britannique d’entrer en guerre. Il s’agit quand même de la puissance qui tergiverse le plus et malgré la mise en danger de l’Empire, que vous mentionnez à juste titre, est-ce qu’il y avait vraiment une grande envie d’entrer en guerre ? Brider l’Allemagne, oui, sûrement, mais vouloir entrer en guerre, c’est moins évident.
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Elle se façonne avec les médias et le jeu parlementaire. Il suffit simplement de lui trouver quelque chose qui fasse peser la balance dans le bon sens. L'invasion de la Belgique a sans aucun doute joué ce rôle.
Je ne dis pas le contraire sur la volonté d’influencer l’opinion publique. Mais justement, s’il a fallu la façonner pour qu’elle accepte l’entrée en guerre, cela signifie bien que l’opinion publique anglaise, prise dans le torrent dont vous faisiez part, n’était pour autant pas désireuse d’entrer en guerre. L’Allemagne a beau être dénoncée en permanence dans les médias, il aura quand même fallu beaucoup plus orienter l’opinion publique pour justifier l’entrée en guerre comparé à la France ou à l’Allemagne.
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Encore une fois, vous êtes prisonnier d'une chronologie très étriquée suivant des décisions politiques globales.
Je ne pense pas être prisonnier de cette chronologie. Je suis d’accord pour suivre Pierma qui parle de « pré-mobilisation inavouée » de la part de l’Allemagne, et du fait qu’elle s’était préparée avant la mobilisation officielle. Et je suis d’ailleurs d’accord avec vous, Duc, pour dire qu’il s’agit d’une question de Timing et que les Allemands ont, sur le terrain, été plus « rapides » que les Français avec en effet des forces allemandes en place avant la mobilisation « officielle ». Mais si l’on s’en tient purement aux ordres de mobilisations, et non pas à la mobilisation effective, l’ordre français arrive avant celui de l’Allemagne. C’est un fait, même si la France aurait voulu donner cet ordre après l’Allemagne, mais cela n’a pas été le cas. Et donc, sur ce point unique, je ne pense pas que la France pouvait justifier sa mobilisation en faisant état de la mobilisation de deux puissances de la Triplice. Ou alors il aurait fallu expliquer que la mobilisation allemande, bien que pas encore annoncée, s’était déjà réalisée etc. et je ne crois pas que ce genre d’argument ait été avancé par la France. Et ainsi, je corrige ce que je disais dans mon message précédent, qui n’était peut-être pas assez précis, en parlant d’ordre de mobilisation décrété en France avant l’Allemagne, mais pas la mobilisation effective.
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Je ne crois guère à l'Alsace Lorraine comme élément déterminant de la position française. Mine de rien, on approche du demi-siècle d'annexion, et si le gouvernement y pense toujours, le peuple s'en accomode aisément. C'est un élément de propagande, pas plus, mais plus un casus belli.
Je suis aussi relativement sceptique sur ce point et je rejoints Jean-Marc Labat et Rigoumont. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de mettre le nez dans les documents diplomatiques sur la période qui précède la guerre (mais je suis preneur pour tout exemple ou lien internet vers un document !)
Pour la population, il est clair que le retour de l’Alsace-Lorraine n’était pas leur préoccupation majeure. Mais pour le monde politique aussi, à part certains mouvements bruyants mais marginaux, la reconquête de ces territoires n’était pas une problématique de premier ordre. Reste donc la diplomatie et il me faudrait également me pencher sur les sources. Mais pour l’heure, je m’interroge encore sur la réelle volonté de récupérer ces territoires.