Quelques éléments sur l'expansion avant tout économique des Etats-Unis:
En 1856, 24 000 miles de chemins de fer et 50 000 de télégraphes avaient déjà été construit soit trois plus que l’Angleterre et six fois plus que la France. Le congrès avait concédé dans la seule année 1856, 40 millions d’acres pour les colons, soit le tiers de la France, le nombre de banque de 700 en 1846 s’était élevé à 1 416 en 1856, la dette de l’Etat avait été réduite à la somme insignifiante de 35 millions de dollars et le budget dégageait un excédent. Cette croissance américaine est facilitée par la guerre de Crimée. Elle stoppe les exportations de blé ukrainien qui sont remplacés par des grains américains assurant la base de la prospérité de régions entière de l’Amérique du Nord .
Cette fortune du blé se manifeste de manière aigue à Chicago qui centralise la production notamment pour l’exporter. Cette ville abrite depuis cette époque le marché le plus important au monde pour les céréales ; Naturellement, un très important marché à terme existait et existent toujours (le Chicago Board of Trade est officiellement fondé en 1848). La situation que connaît cette ville est retranscrite dans le texte ci-dessous. M. de Sartiges fit un voyage sur les nouvelles lignes de chemin de fer des Etats-Unis et rendit compte au Comte Walewski, ministre des Affaires étrangères du gouvernement impérial dans un rapport du 21 juin 1857:
« Je suis resté parfaitement émerveillé de l’aspect de Chicago. Plage marécageuse il y a trente ans, village d’indiens il y a vingt ans, petite ville il y a dix ans, Chicago est depuis hier une grande ville qui rivalisera en étendue et en population avec New-York. (…) Places, maisons, ports, tout cela se construit à la fois sur de larges proportions et avec une activité fébrile. Je n’ai passé qu’une journée à Chicago et je suis tout étourdi du mouvement qui se produisait partout où je posais le pied arrêtais le regard ou tendais l’oreille. Les renseignements statistiques sur Chicago sont ce qu’il y a de plus surprenant aux Etats-Unis ; mais vrais une année, ils cessent de l’être l’année suivante, tant est rapide le flot qui, des Etats du Nord et de l’Europe, apporte à la fois sur cette plage plate du lac Michigan, bras et capitaux. La spéculation suit naturellement, ces deux grands éléments de fortune rapide, et la ville tout entière est livrée à une fièvre d’agiotage qui dépasse comme folie et qui atteint comme résultat tout ce qu’à New-York et à Saint-Louis l’on a vu dépasser et atteindre. Tel terrain acheté 4 000 $ il y a trois années a été revendu 100 000 il y a 6 mois et représente à ce moment une valeur de 150 000 $. (…) Chicago qui comptait 4 479 habitants en 1840 –il y a dix sept ans- en compte 100 000 aujourd’hui. Le port exporte à lui seul autant de céréales que les ports d’Odessa et de Galantz réunis. Personne ne s’occupe de politique intérieure. Le problème social que le gouvernement américain a à résoudre est bien autrement simple que celui qu’on à résoudre les gouvernement d’Europe. Il lui faut occuper un immense espace avec peu de bras ; il nous faut occuper une immense quantité de bras dans un espace restreint. »
L'incroyable expansion de la Californie à partir de 1848 est bien documentée sur le net.
_________________ L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème.
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