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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 21 Déc 2008 18:30 
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Salluste
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J'ai trouvé un livre d'un certain guy Pedroncini sur Pétain entre 19 et 40 - en le feuilletant j'ai cru comprendre qu'il attribuait à pétain des vues novatrices sur l'emploi des chars et de l'aviation (vues qui auraient été bridées par des dirigeants politiques pacifistes et défensifs).

S'agit il d'un auteur partisan prêt à démontrer l'impossible pour réhabilité son héros ou d'un historien sérieux ?


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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 21 Déc 2008 18:45 
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PhP a écrit :
J'ai trouvé un livre d'un certain guy Pedroncini sur Pétain entre 19 et 40 - en le feuilletant j'ai cru comprendre qu'il attribuait à pétain des vues novatrices sur l'emploi des chars et de l'aviation (vues qui auraient été bridées par des dirigeants politiques pacifistes et défensifs).

S'agit il d'un auteur partisan prêt à démontrer l'impossible pour réhabilité son héros ou d'un historien sérieux ?


Pétain n'était pas anti-chars ! lol au contraire. Il avait été un partisan convaincu de leur utilisation durant la 1ère GM.
Après le chemin des dames il avait renoncé à toute offensive sérieuse en disant "J'attends les chars et les américains".

Pendant l'entre deux guerre il a été plus discret sur la théorie des chars. Le véritable théoricien était De Gaulle. Mais Pétain était contre la ligne maginot et pour l'emploi intensif des chars

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


Dernière édition par Elgor le 21 Déc 2008 18:49, édité 1 fois.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 21 Déc 2008 18:45 
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Marc Bloch
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Renseigner vous d'abord sur ce "certain Guy Pedroncini " comme vous dites et vous verrez que c'était un grand monsieur en tant qu'historien militaire.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 26 Déc 2008 19:46 
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Bonsoir

En effet, Pétain était partisan des chars en accord avec le général Etienne, de même il était partisan de créer une aviation puissante, tout comme Fonck.
En 1917, il demanda des milliers de chars et d'avions pour l'année 1918.

En 1920, en je crois, les idées de Pétain ont été critiqué par le maréchal Foch, généralissime.

En ce qui concerne de Gaulle, il n'a pas connu les évolutions et pratiques de la guerre de "l'artillerie spéciale" sur le terrain. Il était prisonniers en Allemagne de 1916 à 1918.
Cependant étant un officier très proche de Pétain, celui-ci dû lui parler de ses théories, partagées avec Etienne entre autre.
De Gaulle a-t-il copier Pétain sur ce sujet? Possible.

Bofer/9


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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 28 Déc 2008 19:29 
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Bofer/9 a écrit :
En 1920, en je crois, les idées de Pétain ont été critiqué par le maréchal Foch, généralissime.


Pétain et Foch n'ont jamais pu "se sentir" pendant et après la Première Guerre Mondiale. Pétain misait sur la puissance du "Feu" depuis 1914 et Foch était un partisan de l'offensive... Bref ils ont toujours été en désaccord.

Bofer/9 a écrit :
En ce qui concerne de Gaulle, il n'a pas connu les évolutions et pratiques de la guerre de "l'artillerie spéciale" sur le terrain. Il était prisonniers en Allemagne de 1916 à 1918.
Cependant étant un officier très proche de Pétain, celui-ci dû lui parler de ses théories, partagées avec Etienne entre autre.
De Gaulle a-t-il copier Pétain sur ce sujet? Possible.


De Gaulle, copier les idées de Pétain sur les chars? J'ai du mal a y croire, Pétain, l'apôtre du Front Continu, de la défensive et de la Ligne Maginot pendant l'entre deux guerres... Pétain ne voyait dans les chars que le rôle d'accompagnement de l'infanterie qu'ils avaient eu en 1918. Il était loin des idées de Lydel Hart et de Guderian.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 28 Déc 2008 20:05 
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Molitor a écrit :
Bofer/9 a écrit :
En ce qui concerne de Gaulle, il n'a pas connu les évolutions et pratiques de la guerre de "l'artillerie spéciale" sur le terrain. Il était prisonniers en Allemagne de 1916 à 1918.
Cependant étant un officier très proche de Pétain, celui-ci dû lui parler de ses théories, partagées avec Etienne entre autre.
De Gaulle a-t-il copier Pétain sur ce sujet? Possible.


De Gaulle, copier les idées de Pétain sur les chars? J'ai du mal a y croire, Pétain, l'apôtre du Front Continu, de la défensive et de la Ligne Maginot pendant l'entre deux guerres... Pétain ne voyait dans les chars que le rôle d'accompagnement de l'infanterie qu'ils avaient eu en 1918. Il était loin des idées de Lydel Hart et de Guderian.


Dans "Pour en finir avec Vichy", Henri Amouroux raconte que le début de l'éloignement entre Pétain et De Gaule remonte à la période ou ce dernier travaillait pour Pétain à la rédaction d'un livre qui devait contenir la vision de Pétain sur l'armée future. Il semblerait que De Gaule pense que ce livre represente sa vision à lui à que Pétain n'a pas apporté grand chose. Comme il a une certaine fierté, il refuse d'apparaitre comme le nègre qui n'aurait fait que mettre par écrit les idées du maitre. Pétain, lui considère que de Gaule s'est fortement inspiré des discussions qu'ils ont eu ensemble, bref, que si ce sont les mots de de Gaule, ce sont bien ses idées. De plus, de Gaule était payé par l'armée pendant ce temps-là (chose courante à l'époque) et Pétain le considérait comme un secrétaire. Quand un secrétaire "pond" un rapport, il est souvent signé par son autorité de tutelle qui endosse ainsi la responsabilité du travail. De Gaulle bataillera pendant des années pour enfin avoir le droit de publier ce livre sous son nom. Il semblerait que Pétain ne lui l'ai pas pardonné.

Mais, cela veut aussi dire que de Gaule est en quelque sorte le continuateur des idées de Pétain sur "le moteur", comme on disait à l'époque.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 28 Déc 2008 20:29 
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Je vous arrête Narduccio, la brouille entre Pétain et de Gaulle vient bien de la rédaction d'un livre dont le Maréchal avait chargé le Commandant de Gaulle en 1925 qu'il devait nommer "le Soldat". Ce livre, de Gaulle le publiera sous son nom en 1938 sous le titre "La France et son Armée" et ce n'est point un ouvrage sur l'armée Française du futur comme vous le dite. Il parle de l'histoire des armées françaises des origines capétiennes jusqu'à 1918. En aucun cas le thème de l'armée future ne fut abordé dans cet ouvrage.

L'ouvrage de référence de la théorie de De Gaulle sur les blindés est bien "Vers l'Armée de Métier" publié en 1934. Ce livre et les idées qu'il apporte, Pétain les a constamment dénigré les années suivantes, préfaçant même l'ouvrage du Général Chauvineau de 1938 intitulé "Une invasion est elle encore possible?".

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 28 Déc 2008 20:48 
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Autant que je sache, ce livre devait avoir un dernier chapitre qui aurait exposé l'armée française idéale, donc celle vers laquelle il fallait tendre pour la prochaine guerre. Ce serait justement ce chapitre qui aurait été la cause de la brouille et qui apparemment ne fut jamais rédigé. Mais, je vais vérifier dans le livre d'Amouroux ce qu'il en est.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 29 Déc 2008 11:07 
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J'ai le même point de vue que Molitor et quand j'ai lu votre post Narducio, j'ai vu qu'il y avait qq chose qui n'allait pas. Je n'ai rien dit parce que je suis un peu lassé de faire des mises au point, même si c'est utile pour éviter la propagation d'erreurs. :-|

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 29 Déc 2008 15:13 
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Je crois d'autant moins à l'idée de ce nouveau chapitre sur la prochaine guerre. En effet, quand Pétain demande à de Gaulle d'écrire l'ouvrage, nous sommes au début des années 20 et le pacifisme en France est à l'ordre du jour... L'idée d'une prochaine guerre n'existe pas encore si ce n'est dans la tête des esprits revanchards d'outre Rhin.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 29 Déc 2008 17:44 
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Narduccio a écrit :
Autant que je sache, ce livre devait avoir un dernier chapitre qui aurait exposé l'armée française idéale, donc celle vers laquelle il fallait tendre pour la prochaine guerre. Ce serait justement ce chapitre qui aurait été la cause de la brouille et qui apparemment ne fut jamais rédigé. Mais, je vais vérifier dans le livre d'Amouroux ce qu'il en est.


J'ai relu le livre en question, et ce n'est exactement ce qui m'était resté en mémoire. La brouille n'a pas eu lieu à cause de la dernière partie qui ne fut pas rédigée, mais à cause de la propriété intellectuelle de l'oeuvre.

Mes sources: Pour en finir avec Vichy 2, Les racines des passions 1940/1941 Editions Robert Laffont ISBN 2-7441-9393-3. C'est pratiquement tout le cinquième chapitre, mais plus particulièrement les pages 111 à 121, 10 pages qui racontent une querelle d'auteurs entre la plus belle plume de l'Etat-major de Pétain et un homme qui a voulu "être académicien, lui qui n'avait guerre écrit de sa vie …" (citation de De Gaulle au sujet de Pétain).
Cette querelle est retracée dans la correspondance entre Pétain et De Gaulle, mais aussi entre De Gaulle et divers autres officiers de l'état-major de Pétain. Cette correspondance commence le 20 mars 1925 et se termine le 7 octobre 1938, elle concerne uniquement la "querelle du Soldat".

Qu'en dit Amouroux:
Citer :
… querelle portant sur la propriété littéraire d'un livre que la Maréchal avait l'intention de signer mais dont de Gaulle, la meilleure plume de son état-major, avait la responsabilité de rédiger l'essentiel,
Quatorze lettres du maréchal Pétain, quattre lettres du capitaine, commandant, puis colonel de Gaulle, ainsi que des lettres de De Gaulle à des officiers du cabinet du Maréchal, et à ses éditeurs également. Ces documents ont un unique sujet : la conception, la rédaction, les corrections, la paternité enfin, d'un ouvrage qui devait comprendre trois parties : le soldat depuis l'Ancien Régime ; le soldat de 1914-1918 ; le soldat de l'avenir.


Le soldat de l'avenir …

L'important est de savoir ce qui dans ce livre relève des idées de Pétain et ce qui relève des idées de De Gaulle. Or, dans quelques lettres, Pétain demande à De Gaulle des corrections assez minimes. Mais, il demandera à certains de ses officiers de ré-écrire un chapitre entier qui ne lui convient pas. Pour diverses raisons, ces officiers refusent et De Gaulle réagit vivement, voici sa réponse à une lettre du colonel Audet qui vient d'informer De Gaulle de la demande de Pétain:
Citer :
Un livre c'est un homme. Cet homme jusqu'à présent, c'est moi […] Si le Maréchal tient à ce que vous fassiez un autre livre, je n'ai aucune objection à présenter. Mais s'il s'agit de triturer mes idées, ma philosophie et mon style, je m'y oppose et je vais le dire au Maréchal.


De Gaulle écrit une lettre au Maréchal ou il revendique la paternité de l'œuvre et ou il propose à Pétain de signer la préface qu'ils auraient rédigé ensemble, tandis que lui signerait l'ensemble de l'œuvre. Cela va inciter Pétain à bloquer la sortie de l'ouvrage pendant 10 ans. Voici ce qu'il écrit le 4 août 1938 :
Citer :
Vers le milieu de 1927, l'étude me paraissant à peu près au point, j'entrai en pourparlers avec Payot pour éditer la première partie, allant jusqu'à la Grande Guerre exclusivement. C'est alors qu'oubliant le but et les conditions d'exécution du travail, vous avez déclaré que l'oeuvre était votre propriété littéraire et que j'avais le devoir de l'annoncer soit sur la couverture, soit dans un avertissement, votre part dans la rédaction de l'ouvrage. Devant cette attitude, j'ai pris la décision de serrer le manuscrit dans mes tiroirs.


Mais, apparemment, le travail littéraire de De Gaulle pour Pétain n'a eu le temps de porter que sur le passé, pas sur l'avenir. Pourtant, au début, les idées de De Gaulle se placent dans la continuité de celles de Pétain. Et, il se réclamera, au début de sa carrière, d'une certaine filiation spirituelle.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 29 Déc 2008 19:04 
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Certes, mais vous ne pouvez en conclure que les théories de De Gaulle sur "le moteur" ont été inspirées par Pétain.
Trêve de blabla nous nous éloignons du sujet, à savoir les Chars entre 1916 et 1918.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 29 Déc 2008 19:17 
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Molitor a écrit :
Certes, mais vous ne pouvez en conclure que les théories de De Gaulle sur "le moteur" ont été inspirées par Pétain.


Mais, vous avez du mal lire. Pétain était le chantre du "moteur" en 1915-1925 (voire plus). De Gaulle a commencé a voler dans "l'écurie Pétain" et s'en est affranchi ensuite.

Molitor a écrit :
Trêve de blabla nous nous éloignons du sujet, à savoir les Chars entre 1916 et 1918.

Bof, j'ai fait que répondre et corriger quelques erreurs, mais vous avez raison, revenons à nos chars de 1916 à 1918.

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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 24 Fév 2009 23:17 
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Elgor a écrit :
Cuchlainn a écrit :

La France disposait donc de chars de rupture pour le cas où il y aurait eu à franchir un front fortifié, aux côtés ou juste devant l'infanterie.
Côté allemand, le Panzer II, le plus présent pendant la campagne de France, ne peut certes pas être qualifié de char de rupture avec sa pétoire de 20 mm ! Il infiltrait et débordait, faisant croire à l'infanterie française qu'elle était irrémédiablement tournée, qu'avec ces chars marchait l'infanterie - puisqu'en France, les chars marchaient à côté d'elle. La doctrine commandait alors de foncer en arrière se rétablir sur une nouvelle ligne. Il n'était pas prévu que des chars pussent être lancés en flèche de la sorte. Ainsi les contre-attaques tant redoutées par l'OKW n'eurent pas lieu.


c'est vrai qu'il peut y avoir une ambiguité sur les termes rupture et exploitation. Un char de rupture va au contact de la ligne (et parfois d'autres chars) et crée la percée, et l'exploitation est en théorie confiée à des chars rapides et à long rayon d'action. Un B1Bis aurait pu être employé comme char de rupture mais il aurait fallut pour celà qu'il soit regroupé dans des bataillons (comme les tigres plus tard ) ou brigades indépendamment. Il n'a pratiquement jamais été utilisés comme celà.

Les allemands n'avaient pas de véritables chars de rupture. Leurs PZD comprenaient des panzer II (totalement obsolètes) avec canon de 20 mm, des panzer III avec canons de 37 mm et surtout des superbes chars tchèques Panzer 35(t) et Panzer 38(t) avec canon de 37mmsur lesquels ils avaient mis la main, et qui ont constitué presque un tiers de leurs effectifs blindés ( hors stugs)

Mais c'est le regroupement de ces chars qui individuellement n'étaient pas transcendants et la façon de les utiliser qui a permis la rupture et l'exploitation. Les chars français, disséminés dans l'infanterie, n'ont pas pu une fois la percée faite à sedan, revenir pour la contrer. Il y a eut quelques batailles de chars comme à montcornet ( ou les chars allemands ont souffert), mais dans l'ensemble les blindés français n'ont pas pi accrocher l'ennemi


assez d'accord avec vos analyses, quelques points à ajouter cependant; le concept de char d'infanterie n'est pas que français, les Anglais mettront toute la deuxième guerre mondiale à chercher l'équilibre entre chars d'infanterie lourds et lents mais très blindés (et assez peu armés) matilda, churchill, et chars de cavalerie (crusader, valentine)
les soviétiques de leurs côté navigueront en pleine guerre en 1941 et 1942 entre le concept de corps mécanisés et de brigades de chars rattachées à l'infanterie...
Quant aux français, le concept est de ne pas perdre trop d'hommes dans une offensive que l'on va mener avec des techniques éprouvées, (en gros, et la comparaison est assez amusante, celle qu'appliqueront les anglais à El Alamein), les chars suivis par de l'infanterie, qui s'abrite derrière écrasent la première ligne; Comme malgré tout l'infanterie va se désorganiser, il faut surtout que les chars restent près des fantassins, donc pas besoin dans ce rôle de chars rapides (il y en aura, mais ailleurs, ce seront les chars des divisions de cavalerie, quel que soit le nom qu'on leur donne)
Après ce premier bond, et une désorganisation minime, on avance de l'artillerie, on relance un barrage et un assaut.

Les chars lourds (là encore le nom est autre, c'est l'idée qui compte) n'ont guère besoin d'autonomie, ou de radios , leur rôle est de précéder l'infanterie et de rester en contact avec elle.

Le calcul basé sur les expériences de 1918 donne des barêmes très précis; après une avance, il faut tant de jours pour créer des dépôts, avancer l'artillerie, parce que les barrages nécessiteront tant de tonnage d'obus par mètre de position ennemie...

Ce qui est souvent oublié, c'est que les Allemands raisonnent avec les mêmes tables (ils ont simplement le principe de la percée -hérité des tacituqes de stosstruppen- et l'idée d'avancer au plus loin après la percée...) Devant une coupure comme la Meuse, les généraux vieille école prévoient deux ou trois jours de regroupement repos avant le franchissement; Guderian les terrifie (Rommel aussi, mais il commande ailleurs, et a beaucoup moins de monde , il ne dirige qu'une division) en annonçant qu'il traverse dès le lendemain, et que les stukas seront son artillerie (en gros)

une fois la percée faite, en mai 40, les français calculent, bon, une percée de quoi, qaurante km de large, bien il faut d'abord déployer des troupes sur les flancs. Le gros de ce qui reste est sur la ligne Maginot , (car la ligne, au lieu d'économiser des divisons nécessite des hommes dans ses trous, creux et arrrières une grosse trentaine de division si je ne m'abuse)
Les seules réserves disponibles étant les divisions cuirassées, on les place en cordon de douaniers sur les flancs de la poche; En attendant, au pas des chevaux et à pied (comme sous l'empire quoi,) des divisions rameutés de loin viennent fermer le fond de la poche...

Tout irait bien si les allemands n'avaient pas la sotte idée de ne pas lire leurs manuels, et d'appliquer leur tactique de stosstruppen, on contourne, on déborde et on fonce, mais à la vitesse de 30 km pour les chars et 60 pour les véhicules légers et motos...

Pour finir, à mon avis, deux choses condamnent les blindés français en 1940: leur conception (batterie peu fiables, pas de radio, tourelle servie par un seul homme dans certains chars) et doctrine d'emploi inadéquate qui sépare les chars en chars d'infanterie et chars de cavalerie;
Le seul qui fait bien avec peu de choses c'est...




Prioux, qui tire le maximum des pauvres divisions légères mécanisées (je crois que c'est leur nom) mais les chars même de cavalerie sont tellement peu aptes à la guerre moderne (toujours la radio, les tourelles, peu de carburant...) que ces trois divisions, qui n'ont en face d'elles qu'une seule division blindée allemande la rencontrent, lui tapent dessus, certes, lui font du mal, mais se font étriller, et se replient en tellement piteux état qu'elles ne servent plus à rien après.

On me dira de Gaulle, certes, Abbeville et tout, mais là les carottes sont cuites, il attaque avec une division incomplète, manquant de soutien, d'artillerie, mais au moins, il attaque... sans attendre que les flancs de la poche...le fond de la poche, il attaque ou plutôt contre-attaque d'une manière moderne, et fait bonne figure dans ce qui n'est déjà plus que le baroud d'honneur de l'arme blindée française.


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 Sujet du message : Re: Chars entre 1916 et 1918
Message Publié : 11 Sep 2009 22:39 
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Plutarque
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Photo du monument aux chars de Berry-au-Bac, au nord de Reims
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Eravamo 30 d'una sorte, 31 con la morte
Gabriele d'Annunzio


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