Jerôme a écrit :
Jerôme a écrit :
un point m'échappe : je vois bien pourquoi choisir Verdun pour couper en deux l'armée française. Mais en revanche je ne vois pas l'intérêt d'attaquer à l'ouest alors que la Russie est si fragile. N'aurait il pas été plus approprié pour les Allemands de poursuivre sur la lancée des succès orientaux de 1915 ? Pourquoi se sont ils retournés vers l'ouest en 1916 ?
Je répète ma question
J'avoue que la question est pertinente. Toutes les académies militaires, dont la Prusse a fourni le modèle, enseignent qu'on doit attaquer du fort au faible, et début 1916, le maillon faible, qui connait déjà des problèmes graves de logistique pour approvisionner son armée, c'est la Russie, aucun doute.
Les Allemands s'en occuperont en 1917 et réussiront à l'éjecter de la carte de guerre, libérant un million d'hommes disponibles début 1918 pour les offensives à l'ouest.
J'avoue que je n'ai pas de réponse certaine. Peut-être la fragilité russe n'était-elle pas si apparente (je n'y crois guère : l'espionnage allemand était excellent) mais il est possible que les Allemands aient déclenché l'offensive sur Verdun (en février, ce qui est très tôt dans l'année) pour prendre de court les volontés offensives permises aux Français par l'arrivée en masse des Britanniques. De façon à prendre et garder l'initiative malgré cet apport qui faisait rêver Joffre.
Verdun est un saillant qui peut être battu de façon concentrique par l'artillerie allemande, et de plus c'est un cul de sac difficile à ravitailler pour les Français, c'est certes une région fortifiée mais les Allemands comptent avancer assez vite pour encercler et rendre inopérants les forts qu'ils savent désarmés - ce qui se produira dans les faits à Douaumont - bref je pense qu'ils imaginent percer en quelques semaines et changer la donne sur le front ouest. (La combativité des survivants français et la mise en place rapide de la Voie Sacrée n'étaient pas inscrits dans les astres.)
On peut penser aussi que l'acharnement allemand à Verdun - qui parait stupide - peut s'expliquer par la volonté d'obliger les Français à y amener des effectifs, ce qui pourrait empêcher l'offensive franco-anglaise en préparation.