Ormazd69 a écrit :
Alors, il y a quelque chose d'important à se dire: remettre en cause un personnage avec des sources n'est pas outrageant pour ce dit personnage. Un historien se doit de le faire.
Très bien. Quelles sont donc vos sources ?
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Même pendant la bataille, pour beaucoup, Verdun demeure mineur (malgré son ampleur).
Là il faut s'entendre sur les choses. En effet, même pendant la bataille, Verdun demeure mineur
aux yeux de Joffre. (qui clame bien haut que rien ne pourra le distraire de son offensive, décisive comme d'habitude, de la Somme.)
Joffre a parfaitement compris que dans le charnier boueux de Verdun, le sacrifice de l'infanterie suffisait à contenir les Allemands. - tant bien que mal, parce qu'il devra tout de même y consentir des moyens importants.
Au total, la Somme sera un nouvel épisode meurtrier de la guerre d'usure, et faute d'avoir tout fait pour limiter les pertes à Verdun - à commencer par une mise en état défensif en janvier, ce qui n'aurait pas coûté grand chose - on aura donc deux massacres d'ampleur en 1916.
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La noria, que l'on attribue souvent à Pétain, est l’œuvre de Doumenc.
Là il y a une confusion.
Ce qu'on a appelé "la noria" c'est le fait de faire tourner les régiments pour qu'ils passent à tour de rôle à Verdun. (environ les deux tiers de l'armée sont passés par Verdun, devenu un épouvantail pour les soldats, qui savaient qu'un régiment, entre deux relèves, y laissait en moyenne un tiers de son effectif.)
Le général Doumenc est le chef du fameux "service automobile", dont il est un organisateur remarquable. (il donnera à l'armée une mobilité qui sera essentielle en 1918, où elle comptera plus de 100 000 camions.)
Il est tout à fait possible que l'essentiel de l'organisation de "la route" (que Barrès, je crois, a baptisé la Voix Sacrée) ait été de son fait. Mais au minimum, le mérite de Pétain a été de repérer rapidement le risque d'étranglement logistique de Verdun, et donc de demander cette réalisation assez tôt.
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Barrescut ou encore Serrigny ont aussi largement collaborer à l'organisation (et peut-être plus que Ph. Pétain). Philippe Pétain a écrit un livre sur la bataille et s'est forgé un mythe, dont sa propagande sous Vichy a aussi été un ferment.
Serrigny, oui, forcément, il était le chef d'état-major de Pétain au commandement de l'armée de Verdun, et donc ils travaillaient ensemble en permanence. (Bien malin, comme c'est toujours le cas, celui qui pourrait démêler la part du chef et celle de son état-major dans les décisions prises.)
Barrescut ne me dit rien. Je n'ai jamais vu aucune mention de son nom à propos de Verdun, mais ça peut être une lacune de ma part. Pourriez-vous nous en dire plus ?
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C'est ce que dit texto Le Naour.
Comprenez qu'on se méfie un peu de l'historien solitaire qui balance le pavé "Pétain l'imposteur de Verdun." Sur quelles sources s'appuie-t-il ?
(Que Pétain ne soit pas l'homme de la légende qu'il a lui-même orchestrée, on peut le comprendre, mais les historiens jusqu'ici n'en ont pas fait un imposteur.)
D'autre part j'ai souligné de quelle manière, Nivelle étant le chef nominal de Verdun, à partir de fin mai, je crois, on pouvait facilement lui attribuer toute la gloire d'avoir arrêté d'abord, puis repoussé les Allemands.