Jerôme a écrit :
J'en reste à ce que j'ai entendu dire : bien des jeunes français ont pu légitimement penser que les marins de surface passaient la guerre à Brest ou Toulon. en résumé : tout faire sauf partir dans les tranchées!
Je doute que beaucoup aient eu l'occasion de choisir cette option, ou de s'y faire pistonner.
En août 14 les équipages sont déjà constitués, et la marine n'a pas dû offrir tant de postes nouveaux, ou à remplacer, pendant la durée de la guerre.
ça demanderait une analyse plus fine, mais les ragots qui couraient - dans votre famille sans doute comme dans bien d'autres - relevaient plutôt des idées toutes faites, à mon avis. (A l'époque, un faux bruit s'appelait "un canard" : joli mot, pour du caquetage sans fond.) On peut sans doute y voir la jalousie des poilus qui imaginaient les marins voguer pour des croisières tranquilles.
Tranquillité qui n'était pas absolue : aux Dardanelles, par exemple, le cuirassé Bouvet, qui force avec d'autres le passage des détroits, heurte une mine et coule en quelques minutes avec 600 marins à bord.
Mais je pense qu'opter pour la marine, ça signifiait le plus souvent les fusilliers-marins, qui ont combattu sur terre comme tout le monde...
En même temps, trouver une place "d'embusqué" était devenu un tel sport national à la fin de la guerre que je ne jurerais de rien. (Pétain, qui manquait d'effectifs en prévision de 1918, qui s'annonçait difficile, a déclenché fin 1917 une chasse sans merci contre les embusqués... en pure perte. Trop protégés, guérilla administrative impossible à surmonter...)
Mais Léonard a raison de vous rappeler la réalité du combat naval, ce qui vaut pour la Royal Navy et la Kriegsmarine. Relisez ce qui s'est passé pendant la bataille navale du Jutland :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_JutlandEn majorité les croiseurs ou torpilleurs touchés explosent ou coulent en quelques minutes. Ce qui explique la mutinerie de Kiel : on les envoyait à la mort.
Edit : mon message a croisé celui de Léonard, et donc est également en partie HS.