La fausse légende de la lâcheté des divisions méridionales du 15e corps d'armée trouve son origine dans un article de presse du sénateur
Gervais publié le 24 aout dans le journal "le matin" après le message envoyé par Joffre à Messimy, ministre de la guerre.
Le contenu de ce dernier était le suivant:
Citer :
L'offensive en Lorraine a été superbement entamée. Elle a été enrayée brusquement par les défaillances individuelles ou collectives qui ont entraîné la retraite générale et nous occasionné de très grosses pertes. J'ai fait replier en arrière le 15e corps qui n'a pas tenu sous le feu et qui a été cause de l'échec de notre offensive. J'y fais fonctionner ferme les conseils de guerre.
Ce message de Joffre au gouvernement comporte au moins trois mensonges:
-C'est Castelnau qui a ordonné la retraite,
-C'est la désobéissance de Foch, qui devait protéger les flancs des 15 et 16e corps et non attaquer, qui est la cause de la défaite et non les défaillances du 15e corps,
-Les conseils de guerre n'ont pas fonctionné ferme comme l'annonce Joffre.
Citer :
Le recours dans les archives militaires aux tableaux récapitulatifs des condamnations aux morts qui suivent la déclaration péremptoire de Joffre ne laisse pas d'étonner. on découvre qu'aucune condamnation à mort n'a été infligée dans le 15e corps à l'issue de la "défaillance" de cette grande unité et qu'à fortiori aucune exécution n'a eu lieu (source :Fusillés pour l'exemple; Général Bach, page 226, Editions Taillander)
Le général Bach précise encore à la page 227 que:"
Castelnau n'a pas estimé que, au sein des trois corps d'armée principaux qui avaient été engagés sous ses ordres, il y avait lieu de rechercher des boucs émissaires et de trouver dans la lâcheté l'explication de la défaite"Voilà qui grandit encore à mes yeux, s'il en était besoin" un des plus grands chefs de 14 :Édouard de Curières de Castelnau.
Ce n'est pas le cas de Joffre qui ment au pouvoir civil et de Foch qui désobéit face à l'ennemi.