Dans le cadre de mon travail, je consulte énormément de registre matricules de soldats nés dans les années 1870 à 1900, et j'ai remarqué que quasiment toutes les condamnations qui sont notées sur le matricule des soldats (coups et blessures en général, vol, ivresse...) sont rayées notées comme amnistiées.

Je n'ai jamais trouvé d'où venait cette mansuétude de la hiérarchie. Était ce une loi qui est intervenue pendant ou après guerre pour "remercier" les combattants d'avoir fait leur devoir?

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"Chacun fait à un moment ou à un autre de sa vie, sa rencontre avec l'Histoire" Pierre Miquel
http://www.notrehistoire-mamemoire.blogspot.fr

Ce fut une amnistie très large.

http://www.blamont.info/textes1243.html

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Le sujet est bien amené par Liber.
En France, deux écoles d’historiens s’affrontent : celle dite de la contrainte et celle dite du consentement (ces expressions sont d’Antoine Prost). Ce débat est très vif en France, au grand étonnement des historiens britanniques et allemands.


J'ai trouvé un excellent article :

BONNEFOY Maxence. Consentement ou contrainte ? Enseigner l’expérience combattante pendant la Première Guerre mondiale en classe de Première L/ES, sous la direction d’Olivier CHATELAN. - Lyon : Université Jean Moulin (Lyon 3), 2019.
Mémoire soutenu le 12/06/2019.


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Introduction
[...] Ces hommes, ces poilus d’un autre temps, comment ont-ils fait pour tenir quatre années durant dans les violences quotidiennes des combats, des conditions parfois inhumaines, loin de leurs familles, de leurs terres ? Comment ont-ils fait pour accepter l’éventualité de ne peut-être jamais revenir chez eux, revoir femmes et enfants ? Voilà les principales questions qui me venaient à l’esprit, des questions centrales dans la controverse du consentement et de la contrainte. Celle-ci a permis d’apporter quelques réponses et surtout d’aller au-delà de mes
propres représentations des expériences de ces soldats, construites majoritairement par le cinéma. J’ai pu découvrir à quel point il était incroyablement difficile de donner une réponse définitive à cette question. J’en suis ainsi venu à me demander, comment cette controverse a-telle permis, au-delà des crispations de débats parfois enflammés, de développer et de renouveler
de multiples objets et thématiques de l’historiographie française de la Première Guerre mondiale ? Comment l’intégrer et l’enseigner au lycée, dans des programmes qui ne la mentionnent pas explicitement ? Il y a un avant et un après la controverse dans l’historiographie
de la Grande Guerre.

Je commencerai cette étude par une première partie théorique. Je m’intéresserai en premier lieu à la place et au développement de la controverse dans l’historiographie française de la Grande Guerre. Il sera ainsi question de faire un rappel des différentes phases de l’historiographie, de retracer le parcours de la controverse dans celle-ci et d’en montrer également la visibilité médiatique et les limites. En second lieu viendra la substance des débats de la controverse, les éléments qui causent les principaux désaccords entre le CRID et l’Historial de Péronne. Ceux-ci sont avant tout sémantiques et aboutissent sur la légitimité même des travaux des historiens et de la méthode qu’ils emploient. La question de l’utilisation de la source et donc du témoignage est ici centrale et aboutit ensuite sur les mutineries qui symbolisent l’apogée des débats. Enfin j’étudierai la résonance des débats dans la sphère publique. Il s’agit ici d’enjeux mémoriels notamment autour de la figure des « fusillés pour l’exemple », figure reprise dans les commémorations et donc la politique qui s’en empare avec toutes les problématiques que cela engendre. Finalement les débats ont différents champs d’influence, de l’enseignement à la culture populaire avec le cinéma et la littérature.

Dans une seconde partie, je développerai l’adaptation didactique de la controverse. Je m’intéresserai d’abord à l’enseignement général de la Grande Guerre, à son évolution et aux demandes du ministère pour l’étudier en classe aujourd’hui. Il s’agira ensuite d’imaginer son adaptation en classe de Première L/ES. En cette fin de période de Centenaire, l’étude de la controverse permettra aux élèves d’étudier plusieurs thématiques variées et surtout de se familiariser avec la recherche et le travail de l’historien. Il est également possible de l’intégrer dans les enseignements optionnels du lycée, dans le cinéma ou l’histoire de l’art.