Shirer dans "Le Troisième Reich" évoque aussi l'attitude pro-allemande de la Pologne. Rappelons aussi que le plan de déportation des Juifs à Madagascar est... une idée polonaise.
C'est fin 1938, face aux exigences allemandes sur Danzig et sur l'influence britannique, que la Pologne change de camp. Symptomatique de l'attitude profonde des Polonais ces propos...

Vladislav Studnicki, ancien ami de Pilsudski et maître à penser de la droite nationale polonaise dans les années 30 :

« La France qui a trahi l’Europe, qui a trahi la race blanche au profit des Nègres africains (…) ne pourra jamais former le centre autour duquel se cristallisera le bloc européen. Ce rôle revient à l’Allemagne avec ses conquêtes industrielles et son talent organisateur. »
dans « System Polityezny Europj a Polska », 1935

En 1938 encore, la Pologne se déclare prête à faire la guerre contre la France aux côtés de l'Allemagne.

J'avais également la notion qu'au Grand Conseil Fasciste siégait 3 personnes d'origine juive (sur 26 ou 27 au total...): quelqu'un a la même notion ?
Par ailleurs il est vrai que l'application des lois antisémites en Italie ainsi que dans la zone d'occupation sud-Est en France n'a pas eu la même intensité - loin s'en faut- qu'en zone occupée par les allemands.


Par contre j'en profite pour poser une question: un livre regroupant des échanges épistolaires entre Churchill et Mussolini dans les années 20 avaient été annoncé il ya quelques années... et je ne l'ai jamais vu sortir: quelqu'un aurait-il des informations ?

Amicalement

Le fascisme fut la matrice de tout les mouvements d'extrème-droite qui utilisèrent les rites, les processions, l'organisation , l'anti-parlementarisme et surtout le mythe du chef. Mais ce qui différencie le fascisme avec beaucoup des ces organisations c'est qu'il est un mouvement révolutionnaire (pas de retour au passé comme la Révolution Nationale) -influence des futuristes-, régénérateur et surtout avec une forte proportion de jeunes. Mouvement patriotique, beaucoup de juifs italiens y adhérèrent. Mussolini ne peut être taxé d'anti-sémite alors qu'il eut au moins 2 maitresses juives : Margherita Sarfatti et Anglica Balabanoff.

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Eravamo 30 d'una sorte, 31 con la morte
Gabriele d'Annunzio

Cela ne prouve pas grand chose, ni dans un sens, ni dans l'autre.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Je vois mal Hitler ou Himmler avec une maitresse juive ?

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C'est différent. Il y a diverses formes d'antisémitisme. On peut penser que la place de telle ou telle portion de la société est trop importante ou qu'ils en veulent une qui ne correspond pas et avoir une maitresse de cette partie de la société. Les exemples ne manquent malheureusement pas. Combien de maitres avaient des maitresses esclaves. Combien de capitalistes avaient des maitresses issues de la classe ouvrière et combien d'intellectuels de gauche avaient des maitresses issues de la haute bourgeoisie.

Bref, le fait d'avoir une maitresse juive ne veut pas dire qu'on ne soit pas antisémite, ça veut juste dire qu'on ne l'est pas à la manière des nazis.

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Le fait d'avoir des juifs fascistes proches de Mussolini ne peut faire dire qu'il était anti-sémite d'autant plus qu'il redoutait qu'en faisant l'amalgame avec la nazisme allemand cela puisse porter atteinte à sa popularité. Les fasciste juifs connaissaient les positions de Farinacci.

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Goebbels a eu une fiancée demi-juive, Else Janke, professeur de sa soeur, qui lui a trouvé un emploi dans une banque de Cologne (Kölner Bank) alors qu'il avait encore de la peine à joindre les deux bouts; il a rompu avec elle en 26: ce n'était pas compatible avec ses responsabilités de plus en plus importantes dans le NSDAP.

Y-eut-il beaucoup de juifs nazis ? Rien ne permet de dire que le premier fascisme fut anti-sémite.

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Sauf erreur de ma part, nous avons un sujet sur la question.

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Les accusations d'avoir des ascendants juifs ont été utilisées dans le NSDAP comme moyen de régler ses comptes avec ses adversaires politiques.
Les frères Strasser avaient publié dans leur journal "Berliner Arbeiterzeitung" du 23 avril 1927 un article intitulé "Conséquences des mélanges raciaux". Dans cet article, ils évoquaient le personnage de Talleyrand, liant son caractère fourbe et déloyal à son pied bot, malformation congénitale d'après eux liée à une mauvaise hérédité (non juive mais défectueuse). C'était une pierre dans le jardin de Goebbels qui était très sensible sur sa difformité physique.
Il se serait vengé en répandant dans le parti la rumeur que la mère des frères Strasser était juive.

Cela ne l'empêche pas de faire édicter une série de lois antisémites en 1938...
Même si le Duce s'est senti obligé de copier son allié tardivement, on ne peut pas dire que le régime ne fut pas antisémite pour autant.


Nous pourrions longtemps disserter là-dessus et au bout du compte les différences ne seraient pas si grandes que cela.
Le parti fasciste italien se proclame révolutionnaire dans son programme de 1919, pour autant lorsqu'il accède au pouvoir et lorsqu'il l'exerce il demeure foncièrement traditionnaliste : maintien du régime monarchique, soutien apporté à l'Eglise romaine (accords du Latran en 1929, qui met fin à la question romaine), soutien des cadres de la société traditionnelle italienne (grands propriétaires du Sud, industriels du Nord), etc. Bref, on aura vu plus révolutionnaire.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

L'aspect "révolutionnaire" est que Mussolini souhaitait faire de l'italien un homme nouveau, marqué par la tendance futuriste de Marinetti et en faisant adhérer les classes moyennes au fascisme qu'il en fait un part de masses. La tradition catholique italienne fit que le Duce dut composer avec le Pape (bien qu'au départ Mussolini fut athée) tout en mettent au point des rites, des parades, pour faire adopter une religion laïque.

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Sur le résultat final--les mesures prises--; c'est vrai sans doute.
Mais à l'intérieur du NSDAP, on peut dire qu'il y avait les antisémites enragés, de conviction profonde, on pourrait même dire de religion, comme Hitler et Rosenberg par exemple.
Et d'autres qui l'étaient par impératif de conformité politique: parce que c'était un des grands axes idéologiques du NSDAP, que c'était la pensée du Führer, et ce que pensait Hitler avait force de loi.
Puisque je parlais de Goebbels plus haut, je reprends son cas. L'antisémitisme ne lui vient pas naturellement, il lisait et aimait des écrivains juifs comme Heine, et il appréciait Marx. Il a étudié à l'université de Heidelberg avec des professeurs juifs qu'il admirait. Bien que son journal "Der Angriff" contienne des attaques violentes et constantes contre les juifs, il a parfois fait preuve d'un zèle relatif dans la mise en oeuvre des purges contre les intellectuels juifs.
On a l'impression qu'il a été antisémite par opportunisme politique et parce qu'on ne pouvait pas être nazi sans l'être. Est-ce qu'on ne pourrait pas faire la même distinction dans la motivation pour le fascisme italien?

Bof. Vastes fadaises abstraites issues de discours politiques, peu réalisées dans la réalité. L'Italien demeure catholique, malgré ces rendez-vous de l'Etat. Par ailleurs, la signature d'un concordat faisant de la religion catholique la religion de l'Etat italien, cadre mal avec une politique athée.

Quant au fait que le régime s'installe et s'appuie, une fois installé, sur les cadres traditionnels de la société, vous trouvez que c'est révolutionnaire vous ?
La droite nationaliste s'est fait peau neuve à cette époque afin de capter les masses, voilà tout. Mais, elle conserve une large assise dans son électorat traditionnel et dans sa pratique politique.
Quant à la création d'"un homme nouveau" en Italie, rien de tel ne s'est produit malgré la propagande du régime.

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