Jadis a écrit :
A l'identique, je dirais que c'est plus la division au sein du gouvernement qu'a entraîné la décision de poursuivre de la guerre que l'impopularité de la guerre que l'on doit trouver à l'origine du bouleversement politique d'octobre 1917. D'une certaine manière, comme nous le disions dans les pages précédentes, octobre 1917 est une tentative réussie parmi une lignée d'essais politiques manqués et les conditions de cette réussite sont la division de la classe politique (instabilité gouvernementale sur la gauche, division sur la droite avec la question de la poursuite de la guerre, rivalités pour la détention du pouvoir local, opposition bourgeois-seigneurs, etc) et l’explosion de la structure militaire (échecs sur le front de l'ouest russe, putsch de Kornilov).
Octobre est surtout le fruit de la poursuite de la guerre, option suicidaire d'un
Kerensky, qui a perdu pieds avec la réalité. Car après l'Ordre n°1 pris en mars 1917, l'armée russe est en pleine décomposition.
Lénine et les bolcheviks ont bien compris que le désir de paix des moujiks, leur rallieront les soldats et c'est ce qui se passera. A
Saint-Petersbourg et à
Moscou, la soldatesque encasernée va se rallier aux bolcheviks pour ne plus partir au front, et c'est d'ailleurs la décision de
Kerensky, en octobre 17, d'envoyer la garnison de
Petrograd au front qui a précipité les événements.
Dans les campagnes, les bolcheviks sont peu implantés (
comme le montrera la victoire des SR, à la Constituante), et les paysans vivent en quasi autonomie autour de leur "
communauté paysanne". Octobre sera avant tout un mouvement urbain, qui touchera les grandes villes.