Cuchlainn a écrit :
Il me semble qu'il y a pas mal de facteurs combinés, dont certains forumistes expliqueront bien mieux que moi le poids relatif, qui jouent tout au long de la période.
Dans un premier temps, la France se trouve victorieuse en 1919 avec un outil industriel de première force... mais aussi des masses énormes de matériel destiné au front, notamment en moteurs, et aussi des prototypes qu'on reconvertit à la va-vite en avions civils. Ces tombereaux de matériel disponible n'incitent pas à l'innovation, d'autant plus qu'en parallèle, comme partout, les effectifs militaires sont brutalement réduits à une portion assez congrue.
Ensuite, les constructeurs sont nombreux, ce qui fait que les moyens de chacun sont trop réduits. La nationalisation des années 30 sera avant tout une tentative de concentrer et de rationaliser là où une palanquée de trop petites entreprises peinaient à franchir les grands paliers techniques du moment.
La voilure cantilever, les moteurs modernes sont de ces paliers que les constructeurs français franchissent avec un net retard, voire pas vraiment pour le second. Les avions français en 39-40 sont généralement sous-motorisés.
Enfin, l'absence de doctrine stratégique solide amène une gabegie généralisée, compliquée d'un amour apparemment immodéré de la paperasse, qui disperse les efforts, retarde les projets à coups de modifications perpétuellement réclamées. L'idée globalement défensive de la stratégie française amène de surcroît un retard encore plus criant dans le domaine des bombardiers, domaine qui déjà n'était pas le plus brillant pendant la Première guerre où les bombardiers lourds étaient des matériels italiens sous licence.
Le retard technique constaté sur la ligne d'arrivée est loin d'être énorme si on regarde les nouveaux appareils qui sont lancés dans la fournaise en juin 40 : entre le D.520, l'Arsenal VG33, le LeO 451, les Bloch 174-75 et autres Amiot 354 ou Breguet 691-693, il y avait largement de quoi équiper une aviation moderne. Les bombardiers français de cette génération sont même supérieurs à leurs homologues anglais de cette époque. Mais on connaît la suite.
Cuchlainn,
je savais que j'avais quelque chose sur l'aviation française dans mon fil: En défendant les Français dans leur 1940 défaite:
http://www.bbc.co.uk/dna/mbhistory/NF22 ... ad=2359047Mais dans le temps on mélangait parfois les discussions de deux fils parallèles...ce que n'est pas bon quand on veut retrouver des anciens liens...
Enfin j'ai retrouvé mon lien dans cette discussion parallèle qui discute aussi la défaite des Français en 1940:
http://www.bbc.co.uk/dna/mbhistory/NF22 ... ad=2321509Et enfin le lien du section:
http://www.bbc.co.uk/dna/mbhistory/NF22 ... 09&skip=50http://www.airpower.maxwell.af.mil/airc ... kland.htmlCuchlainn,
cet article semble donner, pour ce que j'ai déja étudié du sujet, une vue assez définiée de la question pourquoi entre autre l'aviation française avait qu'un quart de ses avions opérationel le 10 Mai 1940.
Je n'ai qu'ici et là pu vérifier l'historicité de cet article et car je ne suis pas assez habitué à l'histoire de l'armèe française entre les deux guerres je ne suis pas sûr si tout est vrai que l'Américain Kirkland dit. Mais en tout cas il semble avoir étudié la question au fond?
Je n'ai pas le temps pour faire un résumé en français de cet article, mais si vous avez des remarques spécifiques on peut les discuter peut-être plus en détail?
Cordialement et avec grande estime,
Paul.