Jang a écrit :
Je n'en suis pas si sûr. L'idée d'un référendum en 1919 était répandue, et avait même le soutien du gouvernement américain. Le fait est que le gouvernement français a repoussé cette initiative (pourquoi l'aurait-il fait s'il était sûr du résultat ?)
pour de très nombreuses raisons qui n'ont rien a voir avec le pb. de l'"autonomisme Alsacien" des années 20/30, notamment :
- le soucis de ne pas déplaire aux Anglais, les diplomate ont pas mal de mémoire, et, pour les Anglais de 1919, l'"autodétemination" avait encore un relent très déplaisant d'insurrection en Nouvelle-Angleterre fin XVIIIème. C'était ni le lieu ni l'époque pour leur rappeler çà.
- le soucis de ne pas mettre de désordre (pour être poli....) dans le découpage de l'Europe tel qu'il résultait des traités en 1920, avec notamment des questions à éviter à propos de la Pologne ou de la Tchéckoslovaquie. Je n'affirme pas que les découpages réalisés étaient mauvais, je dis seulement que les Français qui ont critiqué ouvertement ces découpages en 1920 et/ou proposé des référendums dans ces régions étaient des irresponsables.
- le soucis de ne pas (re)placer l'Alsace dans le rôle du ballon dans un match France/Allemagne à venir. En 1920, personne ne prévoyait 1939, néanmoins des types vraiement brillants pouvaient apprécier les risque et donc se montrer extrèmement prudent sur ce terrain.
Jang a écrit :
Je voudrais intervenir sur un sujet qui a été évoqué : l'interdiction de l'Elsässerditsch à l'école et dans l'armée. Cette interdiction n'était pas limitée à l'Alsace, mais au Reich en général : on devait parler Hochdeutsch, mais pas "Dialekt". Ceci dit, comme le prouve l'incident de Saverne, où l'officier allemand a utilisé le terme alsacien de "Wackes", prouve qu'elle n'était pas forcément respectée. Qui plus est, au cours du temps, les autorités prussiennes ont eu tendance à relativiser cette interdiction.
çà c'est ce que j'appelle de la désinformation. L'"Incident de Saverne" a commencé par la publication dans l'"Elsässer" du 6/11/1913 d'une note, par un journaliste d'origine Saxone, dénonçant le chauvinisme de l'armée Allemande en Alsace.
Dans cette note, il était précisé qu'un lieutenant prussien en garnison à Saverne (Günther Freiherr von Forstner...), avait fait preuve d'un chauvinisme assez choquant, en effet celui-ci :
l'Elsässer a écrit :
....se serait déchargé de son humeur chauvine de la manière suivante. Lors de l'instruction des recrues a été lue la sanction de deux mois d'arrêts qui avait frappé un as du couteau prussien; le lieutenant en question fit remarquer: "Si tu poignardes un de ces sales voyous d'Alsaciens ("Elsässer Wackes"), tu n'auras pas deux mois, pour chacun de ces voyous que tu m'amèneras, tu auras une récompense de 10 marks"....
le texte de l'"Elsässer" est en Allemand (sauf le mot "Wackes"...) et cet épisode n'amène en rien à croire à une tolérance particulière de l'armée Allemande pour le dialecte Alsacien, bien au contraire.
Jang a écrit :
Citer :
Ceci dit, indépendamment de la question, ici assez pertinente, du bourrage éventuel de certaines urnes par les nazis.....
Je ne suis pas trop au fait de cette question, et je ne doute pas que les Nazis auraient hésité une seconde à procéder à un telle mystification. Mais, le référendum s'est déroulé sous la surveillance d'une police internationale, et je doute fort que celle-ci les ait laissé faire...
je ne connais pas le détail de ce film là, mais avec les informations dont je dispose, je doute très fortement que cette consultation se soit faite dans les conditions jugées aujourd'hui commes nécessaires dans ce cas.
Par ailleurs, vu le contexte, notamment les revendications concomitantes des nazis sur les Sudètes et les risques physiques, après l'élection, pour les Sarrois francophiles déclarés, il me semble que le gouvernement Français aurait du s'abstenir, ou de toutes façons ne pas se mettre dans le cas d'avoir laissé compromettre ses alliés sans les avoir soutenu en rien.
Cela me parait un motif de frustration plus légitime pour beaucoup d'Alsacien de la période, que l'absence d'un référendum en Alsace, avec tous les problèmes, et les risques, qu'une telle initiative aurait inévitablement amené.