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Message Publié : 11 Juin 2019 7:06 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

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Dans le pays,en 1939,il y avait en 1939 : 23 451 000 travailleurs dont 8 173 000 travailleurs agricoles contre 7 472 000 travailleurs agricoles et 447 000 personnes pour les mines.... Le commerce comptait 2 980 000 membres, les fonctionnaires étaient 1313 000 et les gens du transport 1 281 000...... La majorité du travail tournait autour de l'agriculture là aussi peu de grandes exploitations, les petites et très petites étaient majoritaires donc sans gros moyens pour investir..... Comme pour l'industrie : les gens ne vont pas s'endetter pour acquérir des machines sans garanties de pouvoir vendre davantage........ Les situations sont similaires


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Message Publié : 11 Juin 2019 13:31 
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Sir Peter a écrit :
Dans le pays,en 1939,il y avait en 1939 : 23 451 000 travaiilleurs dont 8 173 000 travailleurs agricoles contre 7 472 000 travailleurs agricoles

"contre 7 472 000de petits propriétaires agricoles", je suppose ?

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 11 Juin 2019 13:54 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

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Travailleurs agricoles,je pense que la catégorie comprend les propriétaires exploitants ainsi que leurs salariés (aux salaires de misère,même s'ils étaient parfois logés et nourris à la ferme dans les "grosses "exploitations)


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Message Publié : 11 Juin 2019 14:20 
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Jean Mabillon
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Inscription : 16 Jan 2010 19:18
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Je dois ajouter ceci ,Ils constituaient un sous prolétariat.Dans le village où nous vivions en 43/44 le maire avait nommé mon père officier sanitaire,il est allé parfois accompagner les gendarmes quand des cas graves étaient signalés lorsque certains vivaient "en famille" mais comme de véritables animaux..........pire que certaines personnes n'ayant pas vécu cela peuvent penser......d'autres restaient seuls,célibataires toute leur vie,n'ayant pas d'argent pour pouvoir vivre dans "leur" foyer.....


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Message Publié : 11 Juin 2019 15:26 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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Faiblesse de l'industrie française? Oui.
Mais à l'époque l'agriculture pèse encore plus dans l'économie (8.2 millions de paysans pour 5.9 millions d'ouvriers au recensement de 1926)
Or, cette agriculture n'est pas moins en retard que l'industrie.
Sur la décennie 1925-1934, le rendement de blé moyen à l'hectare est de 15 quintaux, contre 19-20 q/ha en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Belgique.
Idem pour les rendements laitiers: la vache française donne moins que la vache nord-européenne.

Une raison parmi d'autres:
La IIIème République, majoritairement rurale, n'avait pas de véritable enseignement agricole. 3 écoles d'agro en 1930 (Nancy, Montpellier, Rennes), très rares établissements en collège ou lycée. Les gouvernements laissent cela -avec un peu de mépris- à l'enseignement catholique, notamment aux (excellentes) écoles d'agronomie jésuites d'Angers, Beauvais et Toulouse.


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Message Publié : 11 Juin 2019 16:09 
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Localisation : Région Parisienne
En 1937, 29% de la population active travaillait dans l'agriculture en Allemagne (9.388.000 personnes).

https://de.wikipedia.org/wiki/Agrarwirt ... %80%931945)

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 11 Juin 2019 18:42 
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Vézère a écrit :
Mais à l'époque l'agriculture pèse encore plus dans l'économie (8.2 millions de paysans pour 5.9 millions d'ouvriers au recensement de 1926)

On en peut évidemment pas comparer par têtes de pipe. Un ouvrier sur une chaine a un rendement (en Francs, pour faire simple) difficile à évaluer, mais forcément assez élevé.
L'agriculture, et vous le relevez, est assez mal lotie aussi.
Citer :
Or, cette agriculture n'est pas moins en retard que l'industrie.
Sur la décennie 1925-1934, le rendement de blé moyen à l'hectare est de 15 quintaux, contre 19-20 q/ha en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Belgique.
Idem pour les rendements laitiers: la vache française donne moins que la vache nord-européenne.

Une raison parmi d'autres:
La IIIème République, majoritairement rurale, n'avait pas de véritable enseignement agricole. 3 écoles d'agro en 1930 (Nancy, Montpellier, Rennes), très rares établissements en collège ou lycée. Les gouvernements laissent cela -avec un peu de mépris- à l'enseignement catholique, notamment aux (excellentes) écoles d'agronomie jésuites d'Angers, Beauvais et Toulouse.

Merci pour ces infos.
Très inquiétante cette situation. Un peu étonnante. Une nation fortement agricole qui ne se préoccupe pas de ses agriculteurs... :rool:

Pour tout dire, on est face à une France "sous performante" par rapport à ce qu'elle pourrait faire en s'organisant dans ces deux domaines. J'allais dire : une France pauvre, mais le terme est peut-être exagéré.

_________________
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Message Publié : 11 Juin 2019 19:54 
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Marc Bloch
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Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
La IIIe République aimait les petits agriculteurs, nombreux, indépendants et peu productifs. Elle était , comme Vichy, très hostile à l exode rural.

Elle a aidé les agriculteurs, via par exemple les caisses de crédit agricole apparus à la fin du XIXe siècle.
Je crois aussi que notre pays avait la densité la plus forte du monde en routes nationales et départementales ainsi qu en chemins vicinaux. Sans oublier un réseau ferré secondaire pléthorique et non rentable.

Tout cela était coûteux et improductif mais plaisait aux électeurs et aux élus radicaux !


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Message Publié : 11 Juin 2019 20:28 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Jerôme a écrit :
Elle a aidé les agriculteurs, via par exemple les caisses de crédit agricole apparus à la fin du XIXe siècle.
Tout comme les autres organismes de prévoyance à destination des commerçants ou des ouvriers.

Citer :
Je crois aussi que notre pays avait la densité la plus forte du monde en routes nationales et départementales ainsi qu en chemins vicinaux. Sans oublier un réseau ferré secondaire pléthorique et non rentable.
C'est exact. Ce fut initialement l'oeuvre de la monarchie de Juillet.

Jerôme a écrit :
Tout cela était coûteux et improductif mais plaisait aux électeurs et aux élus radicaux !
Ce n'était pas rentable d'un point de vue micro-économique mais c'était un service public d'une grande utilité. Les réseaux de transports départementaux actuels par autocars, notamment les ramassages scolaires, ne sont pas plus rentables, mais ils sont néanmoins indispensables.


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Message Publié : 11 Juin 2019 21:41 
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Barbetorte a écrit :
Jerôme a écrit :
Tout cela était coûteux et improductif mais plaisait aux électeurs et aux élus radicaux !
Ce n'était pas rentable d'un point de vue micro-économique mais c'était un service public d'une grande utilité. Les réseaux de transports départementaux actuels par autocars, notamment les ramassages scolaires, ne sont pas plus rentables, mais ils sont néanmoins indispensables.


On oublie souvent que l'arrivée du chemin de fer dans diverses régions, lors du Second Empire, a dopé les gains des agriculteurs. Tout à coup, ils ont pu exporter leurs excédents, et donc en gagner de l'argent. Alors, oui, c'était quelque chose qui coûtait très cher, mais qui a rapporté beaucoup. C'est une forme de subvention détournée de l'industrie du cheim de fer, grâce aux appels d'offres et du monde agricole.


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Message Publié : 12 Juin 2019 0:16 
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Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Barbetorte a écrit :
Jerôme a écrit :
Tout cela était coûteux et improductif mais plaisait aux électeurs et aux élus radicaux !
Ce n'était pas rentable d'un point de vue micro-économique mais c'était un service public d'une grande utilité. Les réseaux de transports départementaux actuels par autocars, notamment les ramassages scolaires, ne sont pas plus rentables, mais ils sont néanmoins indispensables

Effectivement, dans le cas des chemins de fer, il faut se replacer dans le contexte de l'époque....
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, on a développé de manière colossale tout ce qui relève du transport routier, avec des véhicules motorisés. Au 19e siècle et au début du 20e siècle, la situation dans le domaine des transports est totalement différente.... Les bonnes routes bien entretenues sont rares ; les véhicules motorisés sont rares et coûteux.
Bilan, qu'est-ce qui reste quand il s'agit de transporter des grosses quantités de marchandises sur de longues distances, tout en évitant que ça coûte trop cher ? Le transport fluvial et les chemins de fer....
Alors, oui, c'est vrais, apparemment, les lignes de chemins de fer ne semblaient pas rentables... Et d'ailleurs, souvent, ne l'étaient pas. Et pourtant, sans les chemins de fer, l'économie des pays occidentaux n'aurait jamais décollé.

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard


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Message Publié : 12 Juin 2019 8:21 
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Marc Bloch
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Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
Citer :
Je crois aussi que notre pays avait la densité la plus forte du monde en routes nationales et départementales ainsi qu en chemins vicinaux. Sans oublier un réseau ferré secondaire pléthorique et non rentable.
C'est exact. Ce fut initialement l'oeuvre de la monarchie de Juillet.


Je ne crois pas que cette assertion soit matériellement exacte : je crois que la monarchie de juillet le second empire ont plutôt focalisé leur action sur les axes stratégiques. En gros relier par le fer les chefs-lieux de département. C'est plutôt Freycinet (vers 1880) qui a lancé un plan gigantesque de desserte des chefs lieux de canton. Le but était évidemment de desservir les campagnes et de faire plaisir aux électeurs ruraux, aux petits maires et aux sénateurs !

L'effet fut d'accroître spectaculairement les investissements et les dettes des compagnies ferroviaires puis de de réduire massivement les profits. Bref on a créé un équipement sur dimensionné et non rentable qui a durablement affaibli un des moteurs de l'économie !

Pour revenir à la question initiale, le seul régime qui a vraiment favorisé en France les grandes entreprises industrielles fut le second empire - et cela lui fut lourdement reproché ensuite.


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Message Publié : 12 Juin 2019 13:21 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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Jerôme a écrit :
Elle a aidé les agriculteurs, via par exemple les caisses de crédit agricole apparus à la fin du XIXe siècle.
A mon avis, contresens dans cette phrase. Les caisses locales de crédit et de prévoyance sont au contraire des initiatives privées, émanant de grands propriétaires terriens, d'agronomes (comme Edouard Lecouteux) ou de syndicalistes chrétiens.
Les deux premiers présidents de la Société des agriculteurs de France sont d'anciens ministres de Napoléon III, Valdrome et Drouyn de Lhuys.

Ce sont exactement les mêmes profils qui créeront un demi-siècle plus tard et toujours sous la Troisième l'UNSA (devenue FNSEA après guerre): le comte de Guébriant, Jacques Le Roy Ladurie et d'autres.

On voit bien que les gouvernements de la Troisième n'ont aucuns atomes crochus avec des personnalités de ce genre. C'est pour cela que la loi Jules Méline de 1894 qui autorise les Caisses de crédit agricole est, à mon sens, une concession obligée devant un mouvement puissant et déjà incontournable, et nullement un encouragement. Encore moins un outil pour telle ou telle politique agricole qui n'existait pas.

Si j'étais mauvaise langue, je dirais que le gouvernement avait bien assez à faire avec toutes les écoles de curés à fermer et les petites sœurs à chasser de leurs couvents. >:)


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