Narduccio a écrit :
Ben non. Ce décret concerne le cadastre. En fait, il faut le voir en continuité d'un décret précédent qui date de 1955. Qui lui-même succède à un autre décret... En fait, ce qui est demandé est que chaque parcelle soit clairement identifiée et accolée à un propriétaire. En mesure annexe on demande la liste alphabétique du nom des voies. Mais, rue de tel lieu dit est déjà le nom d'une voie. En fait, qu'on nomme les lieux avec un lieu-dit ou avec le nom d'une personne, c'est une nomination. D'ailleurs cette obligation, celle de la liste concernait avant les communes de plus de 10 000 habitants, en 94, on l'étends aux communes de plus de 2000 habitants, ce qui à l'époque est loin de représenter l'intégralité des 36000 communes de France.
Ensuite, on oublie que toutes les voies avaient déjà un nom donné par les services de voiries et permettant de différencier si elles étaient gérées par les services nationaux, départementaux ou communaux. Le nom se superpose à cette dénomination, mais ne la remplace pas.
Je sais qu'il y a une grande mode qui tend à rendre responsable des boucs émissaires, dans le cas présent : l’État. Mais, la responsabilité de nommer est locale. Les communes ont et avaient déjà le choix de donner le nom qu'elles voulaient. Certaines ont donc gardé les noms des lieux dits, j'ai plusieurs exemples près de chez moi avec des rues qui portent les noms des anciens lieux-dits. D'autres communes ont donné des noms plus "à la mode" du temps où on a estimé nécessaire de nommer ces voies. Donc, il y a sûrement des maires qui se sont défaussés sur les "instances supérieures" en disant : "Vous savez, on est obligé de le faire"... Mais, le choix des noms est et était de la responsabilité du Conseil Municipal.
Que de nombreux maires aient décidé sans en être obligé de doter leurs rues d'un véritable nom, voire de numéros, c'est une évidence tant cela facilite la vie de leurs administrés pour recevoir des colis ou ouvrir un compteur d'eau. Sans parler de l'usage du GPS qui a accéléré cette mutation. Mais, même en 2022, cela n'avait pas été fait partout.
Vous citez une "rue de tel lieu-dit" : ici, il s'agit effectivement d'un véritable nom de rue. D'ailleurs, je crois que c'est dans la
Gazette des communes que j'avais lu qu'il était conseillé aux maires de s'appuyer sur les noms des lieux dit et des usages officieux déjà existants de façon à obtenir le consentement des administrés, parfois rétif à ce genre de changement.
Mais, je le répète, cela n'a pas été fait partout. Je peux vous donner l'exemple du village où vivent des membres de ma famille dans l'Aveyron : un village de moins de 300 habitants divisés en 3 ou 4 quartiers regroupant plusieurs rues (Las parets, La Taupene…), et il fallait bien tout le talent du facteur pour connaitre par coeur le nom des habitants. Récemment, la mairie a annoncé donner des noms à chaque rue et une numérotation métrique.
Ne souhaitant pas polémiquer sur un détail de l'actualité, je vous renvoie vers un des articles qui a accompagné le changement législatif de février 2022 et je m'en tiendrais là :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/14/dans-les-petits-villages-les-rues-sans-nom-et-sans-numero-vont-disparaitre_6113654_3224.html(à la base, je notais cette actualité simplement pour montrer que l'histoire des noms de rue est un sujet connaissant des évolutions très contemporaines)