Histoire incroyable en effet.

Il semble qu'ils aient tous deux été grâciés (et envoyés au bagne de Cayenne). Le demi-frère, Alexandre, a été gracié deux jours avant par Paul Doumer:

"Après deux jours de débat, les accusés sont tous deux condamnés à mort. Héros de la Grande Guerre, Alexandre se voit aussi privé de sa médaille militaire. C’est pourtant elle qui va le sauver lors de l’examen de son recours en grâce par le président de la République, Paul Doumer, sensible au sort d’un ancien combattant. Le 5 mai 1932, la presse annonce qu’Alexandre est gracié."

Pour ajouter à l'insolite, les journaux du matin ont tout de même titré de manière erronée que Eugène Boyer avait été guillotiné, car le bouclage était fait avant l'aube.

https://www.retronews.fr/justice/echo-d ... guillotine

Ce qui est le plus surprenant est que les bourreaux aient eu la présence d'esprit de suspendre l'exécution d'Eugène Boyer à l'annonce de la mort de Paul Doumer, 20 minutes avant l'heure prévue.

Le bourreau n'a rien décidé.
Mais l'absence du président à créer un vide juridique dans lequel c'est engouffré l'avocat de la défense.
La justice à tenu compte d'une décision qu'aurait pu prendre Paul Doumer.
Le président étant empêché par une raison médicale, l exécution a été reportée.

Albert Lebrun a dû prendre cette décision.

Je ne crois pas qu'il y a eu coïncidence entre l'arrêt des préparatifs et la mort de Doumer. Dans ce que j'ai lu, c'est l'inconscience de Doumer qui posait un problème légal : l'avocat du condamné a fait valoir que le "droit au remords" de la part de Paul Doumer valait jusqu'à la minute prévue pour l'exécution, et que bien entendu il en était empêché. Il fallait donc reporter l'exécution. (Jusqu'à ce qu'il reprenne conscience, ou jusqu'à son remplacement.)

Et si l'exécution n'a été reportée que 20 mn avant l'heure prévue - et pas dès l'instant où l'avocat l'a demandé - je pense que c'est simplement pour laisser place entretemps à l'éventualité que Doumer reprenne conscience.

A noter que le condamné a dû apprendre tout cela le lendemain par son avocat (ou avant cela par Radio Couloirs, l'info avait dû circuler ) la tradition pour les exécutions fixait que le condamné n'en était pas averti à l'avance, et qu'on le réveillait en lui annonçant que sa grâce avait été refusée, "soyez courageux", etc...

Ce condamné-là a-t-il dormi du sommeil du juste pendant que son sort se jouait, ou son réveil a-t-il fait partie des préparatifs engagés jusqu'à H-20 ? (Edit : je pense qu'on réveillait le condamné peu de temps avant son exécution, histoire de ne pas faire durer son calvaire. Mon hypothèse est que dans ce cas on l'a laissé dormir.)

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)