Narduccio a écrit :
De quel droit ? Quel est notre droit pour nous ingérer dans des affaires intérieures.
C'est toute la délicate question du fameux "droit d'ingérance". Il me semble néanmoins qu'il est possible de partager le point de vue de Faget vis à vis d'une idéologie ayant engendré autant de régimes à l'opposé de l'idée qu'on se fait communément des Droits de l'Homme.
Narduccio a écrit :
De plus, il faudrait aussi faire le procès de l'anti-communisme et de ses "bavures".
Que l'anti-communisme ait eu ses bavures -et dans certains cas, ce dernier mot est faible-, c'est un fait. Néanmoins, ces dernières ne sauraient se comparer aux quelques 110 millions de victimes du communisme (chiffre émis par
Le livre noir du communisme). Dans le cas de ce dernier, nous avons affaire à une idéologie s'étant avérée des plus criminelles. Dans le cas de l'anti-communisme, nous avons affaire, serais-je tenté de dire, à des abus de caractère individuel, et aucunement à des crimes de masse. Même s'il est exact qu'un épisode comme le Mac Carthysme peut se voir prêter certains caractères quasi-idéologiques. Il serait néanmoins quelque peu abusif de le mettre sur le même plan que le stalinisme, le maoisme ou la terreur khmère rouge, quand bien même l'hystérie mac carthiste n'avait en effet pas grand chose de louable (doux euphémisme).
Pour en revenir plus exactement au sujet du post, je pense également qu'il est nécessaire de juger ceux qui se sont avérés être des tortionnaires au service d'une idéologie abominables, quand bien même il s'agit de vieillards grabataires proches du trépas. Ces derniers ont en effet au pire à craindre de finir leurs jours entre quatre murs dans les systèmes carcéraux de démocraties occidentales, démocraties dont les systèmes de valeurs dans bien des cas peuvent leur permettre, en raison de leur age et/ou de leur état de santé, de bénéficier d'aménagements de peines. Certes, ces instances ont valeur de symbole. C'est d'ailleurs ce qui, à mon sens, leur donne leur raison d'être. Il y a en effet le symbole auprès des contemporains, quels qu'ils soient. Mais songeons également, même s'il s'agit forcément d'élucubrations, au regard que portera à l'avenir l'Histoire sur notre comportement à l'encontre de ces personnages. De nos jours, l'Histoire n'est guère tendre, par exemple, avec le comportement des puissances occidentales à Munich. Pourrait-elle, à l'avenir, comprendre qu'on laisse finir tranquillement un personnage ayant été un tortionnaire? De même, pourra t-elle comprendre qu'un véritable procès des crimes du communisme, aussi symbolique puisse t-il être, n'ait jamais été véritablement organisé? Ce sont des interrogations que, me semble t-il, on peut être en droit de se poser.