Je ne sais pas si ce discours a été cité :
À L'ALBERT HALL UN DISCOURS POUR LE DEUXIÈME ANNIVERSAIRE DE L'APPEL
18 JUIN 1942 Chamfort disait : * Les raisonnables ont duré. Les passionnés ont vécu !* " Voici deux ans que la France, livrée et trahie à Bordeaux, continue cependant la guerre, par les armes, les territoires. L'esprit de la France Combattante, pendant ces deux années, nous avons beaucoup vécu, car nous sommes des passionnés. Mais aussi, nous avons duré. Ah! Que nous sommes raisonnables! Je dis que nous sommes des passionnés. Mais en fait de passion, nous n'en avons qu'une: la France! Les milliers d'entre nous qui, depuis le soi-disant armistice, sont morts pour elle sur tant de champs de bataille d'Afrique et d'Orient, ou sur toutes les mers du globe, ou dans les ciels d'Angleterre, d l'Érythrée, de Libye, ou pendant les nuits des combats de St Nazaire ou aux matins des exécutions, ont mêlé le nom de la France à leur dernier soupir. Les millions d'entre nous qui restent debout, ou bien sur la terre nationale préparant les coups de la vengeance, ou bien frappant l'ennemi de leurs armes, ou bien, maintenant, dans l'Empire libéré, à leurs postes d'administrateurs, de magistrats, de médecins,, de professeurs, de colons, de missionnaires, sa souveraineté sacrée et sa bienfaisante influence, ou bien travaillant à l'etranger afin de lui garder ses amitiés et son rayonnement, ne veulent rien que servir la France, ne rêvent que lui être fidèles. Et, parce que rien de grand ne se fait sans la passion, la grande oeuvre à laquelle le devoir nous a voués exige la passion de la France. Nous voyons les masses du peuple français se rassembler dans la résistance, au point que l'ennemi et les traîtres redoublent leurs brutalités et multiplient leurs mensonges pour prévenir la vengeance. En vain, d'ailleurs, car la France qui combat ou qui s'y apprête fera un tout indivisible aussi large que la nation. C'est tout haut que nous adressons aujourd'hui notre salut fraternel à nos vaillants groupements d'action en France, à " Libération ", à " Combat ", à " Vérité ", à " Franc-Tireur ", à " Libération nationale" et aux autres, à notre chère et si efficace union syndicaliste, à nos phalanges universitaires de résistance, à tous leurs combattants. "
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