AnonymeJ a écrit :
J'ai trouvé une référence indiquant que le texte intégral de la pétition se trouvait dans un ouvrage, Brasillach... Le maudit, par Pellissier, paru aux édition Denoël en 1989, mais le livre est indisponible [...]
Une première version du texte d'une pétition qui devait être soumise au chef du Gouvernement provisoire avait été rédigée par Claude Mauriac (fils de François, et secrétaire particulier du général de Gaulle) :
«Nous ne rejetons point la responsabilité des intellectuels qui est, nous ne l'ignorons pas, d'autant plus grande que ceux-ci ont plus de talent. Nous l'assumons entièrement pour notre part. Nous pensons seulement devant cet homme, notre ennemi, lié au poteau et en qui nous avons soudain la stupeur de reconnaître un frère, que les mauvaises causes n'ont pas besoin de martyrs et que le pardon peut être quelquefois la plus décisive, en même temps que la plus sage des sanctions.» Jugé trop compliqué par les défenseurs de Brasillach, ce texte a finalement été remplacé par une seule phrase :
« Les soussignés, se rappelant que le lieutenant Brasillach, père de Robert Brasillach, est mort pour la patrie le 13 novembre 1914, demandent respectueusement au général de Gaulle, chef du Gouvernement, de considérer avec faveur le recours en grâce que lui a adressé Robert Brasillach condamné à mort le 19 janvier 1945.»
Cinquante-six signatures.
Source : Michel Winock,
Le siècle des intellectuels