pilayrou a écrit :
Qu'a-t-on dit au peuple allemand aprés le départ de Hess ?
D'après Ian Kershaw et si mes souvenirs sont bons, l'initiative de Hess a été présentée comme celle d'un déséquilibré. Compte tenu du fait que Hess avait échoué, l'action de ce dernier ne pouvait être que condamnée. Quelle que soit son origine (acte isolé ou commandité).
Personnellement, je me rangerais plutôt à l'opinion de Vlad :
vladtepes a écrit :
Je pense que Rudolf Hess voulait à tout prix éviter que le conflit perdurât entre l'Allemagne et les Britanniques et a ainsi tenté une action d'éclat, pensant faire plaisir au Führer, en tant que N°2 du parti.
Il n'a jamais été reçu par les plus hautes autorités du gouvernement Churchill...
A mon avis, il a agi ainsi selon son propre vouloir, son geste n'étant certes pas commandité.
C'est aussi, il me semble, l'opinion de Kershaw. Selon lui, Hitler a longtemps gardé l'espoir d'une paix avec Angleterre. Hess a donc sans doute oeuvré dans ce sens, mais en solo. Peut-être que cette initiative se coulait dans le moule "travailler en direction du
Führer" qu'a mis en évidence Kershaw et qui caractérisait le système nazi.
La colère noire dans laquelle entre Hitler après qu'il fut mis au courant tendrait à prouver que Hess n'avait pas agi sur ordre. Maintenant, Hess a-t-il réellement "pété les plombs" ? Sans forcément parler de folie, j'y verrais personnellement la tentative d'un fanatique en recherche de reconnaissance. Il me semble que Hess restera toujours dans l'ombre de Hitler et sera loin d'obtenir les pouvoirs d'autres dignitaires (Göring, Himmler, Goebbels). Y avait-il là une frustration de la part de celui à qui le
Führer en personne avait dicté
Mein Kampf ? (Par la suite, Bormann saura davantage exploiter cette fonction de secrétaire, par exemple en s'érigeant en rempart entre Hitler et les caciques du parti.) Bref, Hess a-t-il voulu, par un coup d'éclat, redorer son blason de dépositaire des idées de "son"
Führer ?
PJ