Dupleix a écrit :
Il me semble qu'elle loupe complètement...
C'est ce que je voulais exprimer mais je n'ai pas su le faire.
Après réflexion (un peu plus poussée), il me semble que l'on se retrouve dans un schéma très contemporain.
Chacun doit vendre son truc avec ses moyens et chacun y est déterminé. Un "échange" se met en place où la journaliste politique conclut avec un raccourci assez étonnant mais qui ne peut que faire consensus faute de temps pour des explications plus nuancées. C'est ce qui me semblait "déstabilisant", j'aurais pu dire malhonnête ou "elle a grossi le trait et il s'est engouffré dans le piège...". Chapoutot étant historien, il lui revenait de recadrer la dérive, c'est ainsi que j'ai analysé les choses. Au final, je le constate, il n'y a aucun échange sinon une forme d'analyse apparentée et encore... sur notre société.
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... Lumières ... beaucoup moins finalement du sujet de son livre
J'y vois là des restes d'enseignement français qui met/(tait ?) vraiment le paquet sur l'époque des Lumières. Je ne peux pas me prononcer sur l'outre-Rhin mais pour échanger avec des Hessois, l'
Aufklärung est une sorte de mélasse plombante dans leur histoire et on passe vite sur la période. En France la résonnance est différente.
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Dans notre société, une personne peut quitter son entreprise ... les gens à qui ça arrive ne sont ni stérilisés, ni assassinés : au contraire, ils touchent des aides de la société...
Quitter son entreprise de nos jours ? Il faut déjà une bonne raison et puis s'être assuré de manière pragmatique des échéances à venir.
L'exclusion est un trauma : il faut rebondir mais le marginalisé se voit bien handicapé car traînant la casserole de l'exclusion.
Comment voyez-vous la vie de ceux qui sont aliénés au système d'aides ? C'est-ce pas le début d'une mort sociale. Alors bien sûr, c'est plus lent et ceci ne fait pas tache.
Ce système engendre un repli, qui engendre une perte de repères dans les choix essentiels (plus de bouquins, de musique, d'avis à émettre, les amis sont choisis en mode miroir etc.). Ceci engendre une frustration compensée par des addictions et vu le manque de moyens ces addictions vont être de celles qui vous font tomber un peu plus bas. Alors oui, vu de son "chez soi", c'est plus propre.
Narduccio a écrit :
Pour les alsaciens, le message est très clair ...
Là nous ne sommes plus dans une dynamique de management avec optique de rendement. C'est ainsi que je comprends la chose, je puis me tromper.
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... Cela revient à dire que le chef a toujours raison, en dernier ressort.
Humour open : mais n'ai-je pas lu que certains détenteurs de cartons colorés et droit d'exclure -au sein d'un salon d'échanges conviviaux- avaient toujours raison quand bien même ils avaient tort, ceci pour éviter tout débordement et prière de cocher la case si vous souhaitez participer à ce salon
Humour off.
La "charte" était : obéissance aux principes NS sinon, exclusion. Comme partout, personne ne s'est mis en tête de trouver l'argument ahurissant d'autorité et à plussoyé le vieil adage "A chacun son dû".
Plus sérieusement, pour avoir été présente (en mode achat et l'outil bien à la main) dans un magasin de téléphonie mobile où un jeune homme "formait" d'éventuelles recrues ayant chacune 4 pages agrafées comme viatique, j'ai été effarée de la "formation" qui consistait en un tri.
Ceux qui entraient (description physique et de l'habillement) pur "piquer", ceux qui manifestement n'allaient rien acheter (description physique et gestuelle : on flâne, on touche sans vraiment s'arrêter et on est sapé comme ceci ou cela ; l'âge est entre X et Y) ; les potentiels acheteurs (description, fourchette d'âge etc.) à chouchouter avec approche psy. de l'acheteur compulsif et de celui qui n'y connait rien auquel on pourra refourguer un max etc.
Je me suis contentée de bouger vers le groupe et demander où, éventuellement, j'étais casée :
1- Bravo : deux avaient bien pigé ;
2- Merci, ceci m'aiderait pour mes choix futurs.
Jamais dans les clous, cette fois j'ai demandé quand se terminait mon abonnement : j'ai retenu la date et suis passée chez un concurrent mais bon, j'imagine que la nouvelle enseigne avait le même mode opératoire. La différence : j'avais changé de case.
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... car oppresser des créatifs est contreproductif, il faut les laisser libre, mais en ayant en tête les objectifs futurs de la société.
Dans la tranche de base, par contre, la seule carotte est la fiche de paie et, de nos jours, ceci devient rare car dans cette tranche on vous fait vite savoir que vous êtes interchangeable, tel un objet. Ce n'est donc pas une autorité coercitive qui met de l'ordre, c'est une nécessité vitale comme est ressentie la chaîne des créatifs. Sans les créatifs, nul besoin de la couche en-dessous. Il faut donc toujours entretenir une couche épaisse de petites mains qui remerciera la couche plus élevée de lui offrir son pain quotidien.
De nos jours, il est évident que ceci porte à réflexions mais dans les temps qui nous intéressent, les syndicalistes et autres trublions étaient rassemblés dans un lieu où leur manière de voir le bonheur du travailleur n'avaient que des barbelés comme écho.
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