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Pas d'accord
la faillite c'est d'abord celle du pouvoir politique, la preuve, çà fait 80 ans qu'on en discute...
C'est la fable inventée par le gouvernement de Vichy et son sinistre procès de Riom qu'il n'arrive même pas à mener à terme.
Plus sérieusement, la faillite est globale, très bien dépeinte par Marc Bloch, alors contemporain des événements. Il est d'ailleurs très délicat de faire preuve d'autant de lucidité comme il l'a fait.
Cela dit, la responsabilité d'un Weygand et d'un Pétain dans ces sinistres journées de juin est patente.
Rejeter tous les torts de la défaite sur le Front populaire, les communistes et les juifs est un peu court.
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En juin 1940, l’alternative n’était pas l’armistice ou la capitulation mais l’armistice ou une retraite en Afrique du nord d’où la France continuerait à faire la guerre contre l’Allemagne. Evidemment, une grande partie des forces auraient dû cesser le combat et se rendre, c’est à dire capituler.
Oui, c'est ce que j'écrivais plus haut.
Mais devant le prestige d'un Pétain ou d'un Weygand - dont le poids se renforçait de jour en jour au sein d'un gouvernement aux abois - qui refusaient cette option de la capitulation, on ne peut éluder l'emploi du terme, puisqu'il a été débattu de façon orageuse au sein du Conseil des ministres.
Pour la 2nde puissance coloniale mondiale avec des forces navales immenses et pratiquement intactes, rien n'est perdu, surtout avec l'Angleterre en arrière-plan.
L'Axe ne pouvait déterritorialiser son "blitzkrieg" en dehors du continent européen, surtout avec l'indigence de la flotte allemande (je ne fais pas allusion aux
U-boot) et la médiocrité de l'italienne.
Bien entendu, nous connaissons aujourd'hui les faits qui ont donné raison à De Gaulle, alors que la plupart des observateurs en juin 1940 pensaient que les Anglais "plieraient" soit militairement, soit diplomatiquement et qu'il fallait donc négocier avec l'Allemagne nazie. Il n'y avait aucune alternative dans leur esprit, surtout au sein d'un corps d'officiers généraux, celui de la "meilleure armée du monde", vivant encore dans le souvenir de 1918 et n'ayant rien compris à ce qui se construisait de l'autre côté du Rhin depuis le début des années 1930.
C'était sans compter l'opiniâtreté et les talents de Churchill.