Lord Foxhole a écrit :
Lampsaque a écrit :
Personnellement, rétrospectivement, je juge que si Goering avait proposé de simples rectifications de frontières avec la Pologne, laissant subsister un Etat polonais indépendant, les Alliés aurait dû accepter.
La perspective aurait été une sorte de Guerre Froide avec l'Allemagne, ou de paix armée.
Je préfère ça à une guerre tout court.
Et, à terme, la perspective aurait été que le régime se vide de son "énergie dictatoriale" et son expansionnisme, et qu'un jour la démocratie se rétablisse, comme il est arrivé dans l'Espagne franquiste.
Ca n'aurait d'ailleurs pas pris tellement de temps que ça. Contrairement à l'Espagne, l'Allemagne était un pays de démocratie ancienne et bien implantée. Même les électeurs nazis de 1933 auraient favorablement accueilli d'abord une détente, ensuite un rétablissement de la démocratie.
Le souci est que, d'après ce que j'avais compris, Göring aurait hérité d'une Allemagne où la situation était viciée par les visées expansionnistes de Hitler...
Hitler n'avait sorti l'Allemagne du marasme économique qu'en lançant les industriels dans la constitution de forces militaires à crédits. Pour tout le matériel fabriqué, panzers, canons, avions, etc, à un moment donné, il aurait bien fallu passer à la caisse. Et le moyen envisagé par Hitler, en bon prédateur, c'était de payer en prenant ce dont il avait besoin chez ses voisins. Donc, pour les nazis, la guerre de conquête était bien au programme, que Hitler soit là ou pas...
Maintenant, si Göring avait hérité du poste de pilotage du Reich en novembre 1939, je pense qu'il aurait quand même envisagé une offensive sur le Front Ouest... Sinon, quelle option pour s'en sortir avec une Allemagne déjà sur le pied de guerre, et des créanciers qui sonnent à la porte ?
Possible. Un moyen moins risqué d'éviter la crise financière c'est quand même de réduire les dépenses militaires.
Envisager une offensive, bien entendu. La décider et l'ordonner, c'était une autre chose. Les innombrables reports de l'offensive réelle montrent que ce n'allait pas de soi.
Dépourvu de l'optimisme fanatique de Hitler, dépourvu aussi de son prestige et son autorité, Goering se serait peut-être rendu à la pente des généraux, qui était le pessimisme.
Chercher une paix négociée était naturel, la trouver l'aurai rendu immensément populaire.
Après tout, la guerre de 1866 s'était conclue par un compromis favorable, celle de 1870 aussi.
Encore une fois, pour la France et l'Angleterre, sacrifier la Pologne était assez facile...
La perspective d'une longue et difficile guerre, n'avait rien de réjouissant...
Comment les Alliés vaincraient-ils ? Par une offensive entreprise entre Luxembourg et Rhin, territoire très étroit ? Par une offensive aérienne sur l'Allemagne ? En bombardant les champs de pétrole du Caucase soviétique ?