Il y a le cas très connu de
Christian de la Mazière, qui quitte Paris peu avant la Libération, pour aller s'engager dans la Division SS Charlemagne, formée de Français.
Un copain essaie de le dissuader :"Mais tu es fou, la 1ère armée arrive, viens avec moi, on va s'engager dans l'armée française !"
Rien n'y fait : à cette date, La Mazière (qui avouera avoir hésité) très violemment anticommuniste, se soucie d'arrêter la vague bolchevique qui va déferler sur l'est de l'Europe.
Il sera sauvé du carnage de cette division en étant fait prisonnier par des troupes polonaises (il y avait une armée polonaise intégrée à l'Armée Rouge) dont il parlait la langue, et surtout parce qu'il avait préféré couper à la séance de tatouage du groupe sanguin sous le bras gauche. (Les nazis faisaient cela pour que les Waffen-SS, dont le sang était réputé pur, soient pris en charge plus vite en cas de blessure. Les soldats russes, peu soucieux de pureté, mais qui savaient de quoi les SS étaient capables, exécutaient banalement tous les porteurs de ce tatouage.)
Il a raconté son expérience dans "Le rêveur casqué" - que j'ai trouvé intéressant - mais il est surtout connu pour avoir témoigné dans le documentaire "Le chagrin et la pitié".
J'en ai retenu ces deux échanges :
- Les Allemands, vous les appeliez comment ?
- On les appelait les chleuhs, tout simplement.
Et à la fin :
- Finalement vous gardez quoi, de cette trajectoire ?
- Une grande méfiance envers les idéologies.