Jerôme a écrit :
Un reportage détaillé sur la guerre des Malouines, les Exocets et les Super Etendards à voir ici :
https://www.dailymotion.com/video/xqrtjnLe documentaire est bien fait, pour la partie sur les Malouines.
Le titre "Super Etendard, la surprise des Malouines" est tiré par les cheveux, de même que le couplet de pub (au début) sur cet avion.
En fait le Super Etendard n'avait rien d'exceptionnel, si ce n'est qu'il a été conçu dès le début comme avion embarqué. (Structure renforcée, ailes repliables, crosse d'appontage, bon rayon d'action...) Mais il est surtout le représentant d'une vision "low cost" qui considérait qu'à l'époque des missiles, d'une vitesse 5 à 6 fois supérieure à celle des avions, la vitesse est inutile sur ceux-ci. Tout ce qu'on leur demande est d'être une bonne plateforme pour emporter des missiles.
Le Super Etendard est ainsi subsonique : Mach 0,9 je crois.
Depuis on en est un peu revenus, parce qu'on a constaté que les avions embarqués pouvaient être amenés à conduire toutes les missions d'un chasseur-bombardier polyvalent : combat aérien, attaque au sol... D'où la version navalisée du Rafale.
Le Harrier (ou le Sea Harrier) avait des performances à peu près équivalentes au Super Etendard, mais cela provient de sa capacité de décollage vertical. (Je pense aussi, sans en être certain, qu'il participe de la même philosophie sur la vitesse maximale.) Il a été conçu pour deux contextes : l'utilisation de pistes avancées de très petites taille - en considérant que les longues pistes sont très vulnérables, et d'autre part cela permet à l'aviation d'avancer avec une offensive terrestre, ou un débarquement, sans avoir besoin de remettre des aérodromes en état - et second contexte : l'utilisation de porte-avions de taille réduite, moins chers et moins vulnérables. (On parle de porte-aéronefs.)
Pour son premier rôle, avion de soutien au plus près, il a été acheté aussi par les Marines américains. (Qui ont leur propre aviation, une branche distincte de l'USAF)
L'un et l'autre sont restés très longtemps en service.
Les Anglais, qui viennent de reprendre la construction de deux porte-avions, sont restés fidèles à cette vision de "porte-aéronefs" et ont donc obtenus des USA l'étude d'une version "décollage vertical" du nouveau F-35, qui lui n'a rien de low-cost ni de vitesse limitée. (En pratique ils font plutôt du "décollage court", moins dangereux et qui sollicite moins les moteurs.)