Jean-Claude a écrit :
Juan Carlos n'était certes pas éloigné, mais n'était pas le premier dans la succession si l'on tient compte de l'existence de deux frères aînés de Juan, les princes Alfonso et Jaime. Ce dernier a eu une descendance, représentée en 1975 par son fils, Alfonso. Mais le prince Jaime, sourd et ayant des problèmes d'élocution, avait renoncé au trône d'Espagne pour lui et sa descendance. Il est cependant étrange que Franco ait respecté cet accord familial, et n'ait pas choisi comme roi Alfonso, le fils de Jaime, qui avait effectivement épousé la petite-fille de Franco en 1972.
Il me semble que la succession est assez bien expliquée dans les liens de Wikipedia. Les deux frères ainés de Juan de Bourbon ayant renoncé à leurs droits en raison de problèmes de santé, c'est le père de Juan Carlos qui devint le prétendant naturel.
Un temps pressenti, Alphonse de Bourbon a lui même renoncé à ses prétentions en 1969, soit trois ans avant son mariage avec la petite fille de Franco.
Je ne suis pas un spécialiste de ces questions dynastiques mais je n'ai guère souvenir que l'accession de Juan Carlos au trône d'Espagne fut tellement discutée à la mort de Franco. Peut-être un oubli de ma part car j'étais encore jeune à cette époque...
Je ne crois pas non plus que c'est par désir démocratique que le Caudillo ait favorisé le dessein de Juan Carlos. Il a obligé celui-ci étant enfant à quitter ses parents pour suivre une formation en Espagne, une condition imposée pour un rétablissement à terme de la monarchie. Dans l'immédiat, cela lui permettait de consolider son pouvoir et de maintenir en place son régime. C'est une impression personnelle mais à sa mort, il ne pouvait guère se douter que Juan Carlos irait si vite et si loin dans la transition démocratique même si culturellement et économiquement, le pays en avait les moyens. J'en veux pour preuve la résistance désespérée des anciens franquistes à ce processus démocratique comme en témoigne la tentative de putsch de février 1981. Dans mes souvenirs, c'est la mise en échec par le roi de Tejero et de la Garde Civile qui marque l'irrémédiabilité de ce processus.