Jean-Mic a écrit :
Sans oublier les figurines Panini ! vous avez bien raison. Comment aurions-nous occupé nos récrés, si elles n'avaient pas existé ?
Aie ! Je n'ose imaginer mon enfance sans ces images !
A ce propos:
Cuchlainn a écrit :
Le premier album Panini consacré au championnat de France, si je ne m'abuse c'est 1975.
Non, c'est beaucoup plus vieux que ça. En 1973, cela existait déjà et si mes souvenirs sont exacts, c'est à l'occasion de la Coupe du Monde en 1974 que les images sont devenues autocollantes. Les frères Panini qui étaient marchands de journaux en Italie ont eu l'idée au début des années 60 de vendre des images de footballeurs à coller dans un album spécialement dédié. Ils ont vite fait fortune avec ce concept, ont diversifié leur offre et l'ont exporté d'abord en Europe puis en Amérique latine.
Jean-Mic a écrit :
Il faut quand même préciser que le foot pouvait fédérer les pères et leurs fils, alors qu'avec la musique et la chanson, ça ne risquait pas d'arriver...
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Et c’est lors du dernier grand match européen des «vrais Verts» dans le quart de finale en 1977 que nous avons découvert dans l’antre d’Anfield Road que Liverpool abritait d’autres garçons dans le vent que les Beatles. Pfff mine de rien, ce fut un sacré coup de vieux surtout pour les fistons !
Cuchlainn a écrit :
So what, ce rôle de la TV comme "biais" de par le petit nombre de diffusions est souvent mentionné.
Mais comment expliquer que la popularité ait été sensiblement antérieure aux premiers matchs européens potables, cf l'anecdote Salif Keita qui date de 1967 ?
Je pense que l'anecdote (dont il en existe plusieurs versions) de Salif Keita est restée célèbre surtout à cause de la renommée de ce joueur qui a marqué son époque par son talent footballistique. Les anecdotes qui font la petite histoire du foot s'entretiennent et se transmettent plus facilement à propos des joueurs d’exception.
Citer :
Il va de soi que pratiquement tous les clubs de football français ont cultivé et cultivent l'image du "petit artisan qui travaille dur". C'est à peine si ça a changé avec le PSG des années 90' qui délaissait ouvertement la formation. N'est-ce pas aussi un signe du genre d'idéal du travail et de la réussite que l'on aime à projeter en France, notamment avec la vitrine du football ? (on pourrait y opposer l'idéal opposé que projettent les cadors européens et les gros budgets français du moment, mais nous sortirions du cadre fixé par la charte).
On peut aussi y opposer une forme d’idéal opposé avec l'Olympique de Marseille dont l'image n’a jamais été celle du "petit artisan qui travaille dur" mais au contraire d'un club volubile, peu formateur et surtout recruteur ou faiseur de stars. Un show permanent et excitant qui aurait très bien pu réussir dès les années 70 si Marcel Leclerc n'avait pas explosé en vol. Adulé dans sa ville et sa région, l'OM est devenu le club le plus populaire de France grâce a ses parcours en Coupe d'Europe, quelques matches de haut niveau très spectaculaires et sa victoire en 1993, la première d'un club français à ce niveau, dans une finale pourtant ennuyeuse au niveau du jeu et ce malgré la révélation des affaires que l’on sait et qui a immédiatement suivi.
Citer :
Dans cette hypothèse, la contradiction se poursuit : une légende qui aujourd'hui continue à brandir ces "valeurs" "d'authenticité" sitôt qu'on la met sur le gril, mais qui aurait été bâtie, au contraire, grâce à un usage pionnier des moyens les plus modernes ? Une hybridation de deux époques ?
En ce qui concerne les Verts mais aussi l'OM, cela me semble en effet le cas. Les deux clubs ont bénéficié de leur domination sportive à des moments clés générant une grande exposition médiatique pour se bâtir une légende à laquelle on attribue les traits de particularismes locaux et le public qui assiste aux matches a profité de cette exposition pour lui-même devenir au fil du temps un acteur majeur du spectacle proposé à la télévision.
Dans un monde en perpétuelle mutation, la narration du football évolue avec l’évolution technologique des moyens de diffusion et la vitrine du football a la capacité de s’adapter à n’importe quelle idéologie (celle du pouvoir en place voire, mais c'est plus rare, de revendications contestataires) et de représenter les valeurs réelles ou fantasmées de n'importe quelle identité collective parce que l'on peut faire dire tout et son contraire à ce qui n'est qu'un jeu dont la seule finalité reste le nombre de buts marqués et encaissés.