jibe a écrit :
Ne pas comparer 1970 et 1950 : les communistes avaient la foi, au sens strict du terme. Il n'était pas plus possible de leur ouvrir les yeux sur Lyssenko (qui a eu des conséquences terribles sur l'agriculture de l'URSS )que sur la véracité du témoignage de Kravchenko, (...)
C'est bien une affaire de foi. Une religion.
Mais l'affaire Lyssenko a marqué le début de l'érosion de l'influence du PC dans les milieux intellectuels, en tous cas chez les scientifiques.
Chez les chercheurs en sciences, la confiance envers leurs collègues biologistes et leurs publications a un autre statut que la Pravda ou l'Humanité. On peut faire taire tous les scientifiques russes (ça n'empêche d'ailleurs pas la vérité de circuler entre eux) mais on ne peut pas dissimuler - hors de Russie - la vérité à ceux qui n'ont qu'à consulter leurs collègues pour savoir.
Pour des scientifiques, postuler une "science marxiste" qui donne d'autres résultats que la "science capitaliste" est une absurdité, une vision folle. Pire : si l'URSS ment à ce point, alors tout le reste devient non seulement crédible, mais probable : goulag, éxécutions...
En 1948, il me semble que c'est aussi l'année où ont lieu les procès de dirigeants des partis communistes hongrois et autres ?
jibe a écrit :
(...) Kravchenko, dont le suicide final ressemble bien à un meurtre du KGB.
Peux-tu en dire plus ? Il n'était pas protégé ?
(Les services français devaient pourtant savoir de quoi le KGB - ou NKVD, en 1948 ? - était capable.)