Jerôme a écrit :
... caricaturant il des positions de droite voire d extrême droite ?
Je ne pense pas que concernant les extrêmes, il caricaturait. Elles sont des caricatures.
Citer :
Ou faisait il passer, l air de rien , des idées choquantes pour voir comment son public allait réagir ?
Il est certain que dans ses réparties, on pouvait retrouver ce qui lui déplaisait le plus dans la société, le tout sous forme de caricature mais , si vous lisez des interwiew(s ?) vous constaterez -et pour des raisons qu'il explique clairement- que la "foule", les mouvements de foule comme la notion de "groupe" le mettaient mal à l'aise déjà jeune.
Une fois adulte, il s'en est affranchi ; une fois humoriste, il s'en est moqué (de tous ce qui présentait un agglutinement militant, de la vénération des institutions qui ont pour credo la loi du plus fort etc.).
Je ne trouve pas ses idées choquantes. Ses expériences de "groupe" (scolarité, service militaire etc.) lui ont laissé de lourds souvenirs ; il était dans la normalité que ceci soit à l'origine de sketchs s'appuyant sur des exemples du moment, le plus souvent d'ailleurs des lieux communs (le militantisme forcené avec démonstration -groupe donc- n'a jamais eu pour but d'éduquer les gens en les tirant vers le haut), vous pouvez décliner.
Les personnes connaissant le style Desproges n'étaient nullement choquées ; il ne s'est jamais lassé de dire même en salle, que tel ou tel rang pouvait sortir car il allait choquer. Je crois que dans son sketch "Les Juifs" c'était les deux premiers rangs et les manteaux de fourrure (allusion aux pelletiers comme aux marques évidentes de "richesse", en ceci il donnait dans les lieux communs : on pouvait avoir hérité d'un manteau de fourrure... Il aurait tout aussi pu dire : "Les costumes bien taillés" mais ceci était déjà pris par Popeck). Il avait un malin plaisir à énoncer le fait que nul ne serait remboursé mais que chacun en aurait pour son argent.
Votre humour est suffisamment aiguisé pour que vous n'ayez pas à tomber dans la caricature qui consiste à trouver à Desproges une définition visant à lui faire intégrer un groupe, il se retournerait dans sa tombe.
Les textes de Desproges valent dans la mesure où ils sont vus quel que soit le support. Lu, ceci ne donne rien, il manque les mimiques, les silences, le ton, la gestuelle etc.
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