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Mon humble avis personnel est qu'il s'est rendu compte que ce serait très dur de gagner, à cause de l'usure de 14 ans de socialisme au pouvoir, à cause de la popularité, sous-estimée par les médias, de Jacques Chirac, et à cause de l'intérêt, surestimé par les médias, des Français pour la Commission européenne où il travailla pendant dix ans.
C'est tout à fait possible. Delors avance des arguments plutôt personnels et évoque notamment son âge (70 ans). Lionel Jospin confirme des "raisons personnelles" (que nous ne connaîtront jamais je pense) peu de temps après.
Il faut aussi mentionner que Delors a pu être l'homme du "non" (1984 départ gouvernement Mauroy, 1992 il refuse le poste de Premier ministre d'E.Cresson). Bref, le "non" apporte aussi son pouvoir et permet également de ne pas se mouiller dans des aventures sans doute périlleuses et ruineuses pour la trace que l'on laisse dans l'histoire. Ce que je veux dire, c'est que dire non apporte de l'autorité et de la crédibilité, sans doute bien plus qu'une campagne incertaine contre une renard comme Chirac qui a toujours eu le bras long.
Il est quand même resté, jusqu'à aujourd'hui encore, le M.Union européenne et il demeure respecté à droite et à gauche, en témoigne le tapis rouge déroulé par le Figaro il y a peu où il dit notamment à propos de la gestion européenne du covid-19: "Le manque de solidarité fait courir un danger mortel à l'Union Européenne"