Pierma a écrit :
Tout de même... Même si De Gaulle pouvait faire remarquer que les chars de pointe sur la frontière de la RDA ne se trouvaient qu'à "deux étapes du Tour de France" de Strasbourg, traverser la RFA supposait d'affronter les forces de l'OTAN en Allemagne - Bundeswehr, Américains, Belges et Hollandais, sans parler de nos FFA que vous évoquez, "Forces Françaises en Allemagne", et tout cela ne se traverse pas comme dans du beurre. Imaginer "avaler" ces forces en moins de 9 jours est plus qu'optimiste.
N'est-ce pas la même chose que de dire en 1940 que les Allemands ne seraient pas sur la Meuse avant une semaine ? Et qu'on les "repincerait à la sortie" ? On a bien vu ce qu'il en était de ce refus d'envisager des hypothèses parce qu'elles semblent difficiles à réaliser, sans prendre en compte que l'ennemi est aussi intelligent, voire plus, que nous et qu'il convient donc de considérer qu'il peut trouver des solutions opérantes à ses propres problèmes.
Avec des ANT, rien n'interdit de penser que le dispositif de l'OTAN en Centre-Europe aurait été bréché par des unités blindées-mécanisées très rapides. Le PAVA estimait que la résistance du II. Korps allemand (4. Panzergrenadier-/Jäger-Division, 1. Gebirgs-Division, 1. Luftlande-Division et 10. Panzer-Division, ainsi que la 12. Panzer-Division pendant les années 1960) et du VII Corps américain (3rd Infantry Division, 4th Armored Division) s'effondrerait en peu de temps pour peu que la surprise stratégique soit obtenue et que des armes nucléaires tactiques soient utilisées en quantité. Une fois ce rideau bréché, il n'y avait plus rien jusqu'aux FFA, chargées de tenir des têtes-de-pont à l'Est du Rhin jusqu'à ce que le gros de l'armée française viennent leur donner la main en Alsace.
Honnêtement, je ne trouve rien de choquant à estimer que le PAVA pouvait être en sept jours sur le Rhin. Le calendrier était serré, mais pas intenable, pour peu que les prérequis soient obtenus (surprise stratégique, pas de fixation des pointes grâce à un transfert de combat sans heurt au second échelon chargé de réduire les résistances isolées, suprématie aérienne localement obtenue, ou au moins sérieusement disputée, pour que les pénétrations ne soient pas attritionnées avant d'avoir atteint leurs objectifs). Il n'y a que 250 kilomètres entre Fulda et Karlsruhe, 300 kilomètres entre Fulda et Kehl, c'est-à-dire 20 à 30% de moins que la pénétration du LVI. Armeekorps (motorisiert) de Manstein jusqu'à Daugavpils, sur 350 kilomètres, en trois jours, du 22 au 25 juin 1941. Et à peine plus d'Egra ou de Hof à Karlsruhe (entre 400 et 450 kilomètres de route, sans doute une bonne centaine de kilomètres de moins à vol d'oiseau).
Il n'est pas dit que cela se serait passé de la sorte, mais cela n'avait rien d'impossible.
CEN EMB