L'histoire-bataille a ses limites.
Excusez-moi de prendre en considération la géographie et l'économie.
Le Rwanda fait 26 338 km2 (auquel il faut retrancher la moitié du lac Kivu, environ 1000 km2, et les parties montagneuses incultivables, mais pour la suite, je vais laisser ces zones incluses car les statistiques les conservent).
Cela donne une surface plus petite que la Belgique, que l'Albanie, que Haïti (évidemment sans la partie de la République dominicaine).
Lors de la guerre civile en 1987 (tous mes chiffres sont pour cette date), la population du Rwanda s'élevait à environ 7 millions.
La densité était d'environ 293 habitants au kilomètre carré.
C'est davantage que l'Inde, le Sri Lanka, Haïti, le Royaume Unis, l'Allemagne, le Vietnam, Israël, les Philippines, etc.
(Voir le tableau des pays par densité et par période de Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des ... population)
Le Rwanda est le pays le plus densément peuplé d'Afrique, derrière seulement l'Ile Maurice. Tous les autres pays africains sont moins peuplés.
De plus, le Rwanda dépend beaucoup de son agriculture. Ce n'est pas comme Hong Kong ou Monaco.
La population urbaine du Rwanda n'est que de 15%.
La concurrence pour les terres exploitables est particulièrement forte.
La population est énorme par rapport aux ressources !
Le nier, ou ne pas le voir, serait une erreur, ou un parti pris propagandiste.
De plus, la population n'est pas homogène.
Il y a environ 90% de Hutus, 9% de Tutsis, et 1% de Twa.
Les Hutus sont majoritairement des agriculteurs sédentaires, alors que les Tutsis sont plutôt des pasteurs nomades.
La rivalité pour les terres est donc encore accentuée.
Les besoins en terres ne sont pas les mêmes. Un état se fondant sur une utopie égalitaire n'est pas acceptable.
Il faudrait prendre aussi en compte les différences de mentalités, de cultures, de traditions, etc.
Les conflits sont donc inévitables.
Ils dépendent principalement de la surpopulation et de l'hétérogénéité de ses habitants.