De Gaulle n’était pas animé par des sentiments de boutiquier, c‘est le moins qu’on puisse dire. D’une certaine façon, il était un aristocrate qui tenait à ne pas déroger. Profiter de sa fonction officielle pour en tirer un quelconque avantage matériel était pour une part contraire à son éthique mais aussi pour une autre part une petitesse incompatible avec la dignité d’une personne de son rang. Il a tenu à payer sa consommation électrique dans son appartement privé de l’Elysée, mais, en 1946, il n’a pas hésité à s’installer dans le pavillon de Marly en attendant de pouvoir retourner habiter La Boisserie qui avait été endommagée pendant la guerre. Marly lui permettait de continuer à tenir son rang, la France le lui devait bien. Ce n’était pas une question d’argent. Je crois d’ailleurs qu’il payait un loyer.
Dans l’autre discussion qui a été mentionnée, Alain.g nous expliquait la situation administrative du général de Gaulle : colonel assumant les fonctions d’un général de division, il avait été nommé général de brigade à titre temporaire en attendant une promotion dans les règles qui n’est jamais intervenue. Le régime de Vichy l’avait dégradé et condamné à mort par contumace. De toute façon, cette autorité de fait n’avait aucune légitimité. De Gaulle est arrivé à Londres alors qu’il était général à titre temporaire. Comme il n’est pas de la même espèce que les dictateurs qui ont le ridicule de s’auto-proclamer maréchal ou leader maximo, il a promu des officiers aux plus hauts grades, par exemple le lieutenant de vaisseau de réserve Thierry d’Argenlieu qui a grimpé l’échelle jusqu’à la cinquième étoile, mais il en est resté pour lui-même en matière de grades et de distinctions à ce qu’il était en arrivant à Londres en juin 1940. Par la suite, on a dû chercher à régulariser sa situation administrative, au minimum en entérinant sa promotion au grade de général de brigade, mais il a eu, c’est mon impression, la coquetterie de s’y opposer. Entre 1946 et 1958, il a continué à être accompagné par un aide de camp, Gaston de Bonneval. J’imagine que c’était au titre d’ancien chef du gouvernement. J’ignore s’il percevait aussi un traitement à ce titre en sus de sa pension de retraite de colonel.
Il y eut un autre officier général à occuper une position tout à fait particulière. C’était le prince Louis II de Monaco, général de division à titre fictif. J’ignore s’il percevait un traitement à ce titre.
Duc de Raguse a écrit :
Qu'est devenu ce compteur personnel ?
Une enquête chez ENEDIS s'impose. Le compteur d'époque a-t-il été remplacé par un compteur Linky ?