Corée du Sud, Australie, Thaïlande, Philippines, Espagne et Nouvelle Zélande ont participé à
la guerre du Viêt Nam à la demande des États-Unis qui voulaient constituer une vaste alliance anti communiste comme en Corée

Je me demande cependant pourquoi les Britanniques, fidèles alliés des États-Unis, se sont ils tenus à l'écart de ce mouvement ?

Parce que le Gouvernement d'alors était travailliste (Wilson de 1964 à 1970)? Pour d'autres raisons ?

Je n'ai pas de certitudes, mais on peut constater quelques réalités de cette période :

- Les Anglais ont été les premiers (avant De Gaulle) à reconnaître le gouvernement communiste de Mao sur la Chine pour une raison "pratique" : ils avaient des droits sur Hong Kong jusqu'en 97, ce qui supposait un minimum de dialogue avec la Chine. Hors la Chine était le second soutien du Vietnam du Nord - avec l'URSS - et le Royaume-Uni a pu juger qu'il pouvait y avoir un risque de conflit à Hong Kong s'il s'engageait ouvertement dans la guerre contre l'allié vietnamien de la Chine.

- Pendant qu'une partie de l'armée américaine était engagée au Vietnam, le face à face en Europe entre l'Otan et le Pacte de Varsovie se poursuivait. Hors on ne pouvait trop dégarnir ce front. le Royaume-Uni y maintenait en permanence un corps expéditionnaire (de mémoire, de l'ordre de 50 000 hommes) sous le sigle "BAOR" pour Britsh Army On the Rhine. Il n'est pas certain que l'armée anglaise aurait eu les moyens humains et matériels d'envoyer un second corps expéditionnaire à l'étranger, surtout à une distance pareille.

Je décris ce que je sais, mais il peut parfaitement y avoir une autre raison plus déterminante que ces deux là...

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Effectivement que voilà une question intrigante...l'absence du brillant suiviste 51e Etat est si patente que comme le nez dans le guidon on ne la remarque même pas

en dépit du soutien financier offert par les Etats-Unis si la Grande-Bretagne se disposait à envoyer des troupes, les Britanniques mettent en avant la situation financière du Royaume-Uni (attitude dilatoire excuse ou justification?) hostilité de l'opinion publique (comme si celles de la France ou Etats-Unis aux guerres coloniales de leurs pays les avaient empêché) les relations personnelles exécrables entre les deux hommes d'état dirigeants de l'époque

cependant comme l'Histoire n'est jamais cousue de fil blanc il y'a eu un soutien discret dans les coulisses
ajoutons qu'à cette époque les Britanniques étaient impliqués dans le conflit contre l'Indonésie (1963-1966), et de Malaisie ils ont offert du soutien et entrainement aux troupes sud-vietnamiennes

https://www.declassifieduk.org/britains ... n-vietnam/

LE RÔLE SECRET DE LA GRANDE-BRETAGNE DANS LA GUERRE BRUTALE DES ÉTATS-UNIS AU VIETNAM

Il existe un mythe selon lequel le Royaume-Uni n’aurait pas soutenu la guerre menée par Washington contre le Vietnam dans les années 1960 et 1970. En fait, les gouvernements travaillistes et conservateurs ont soutenu chaque phase de l’escalade militaire américaine et ont joué un rôle secret dans le conflit, selon des documents déclassifiés.

Le Royaume-Uni a envoyé des SAS (Special Air Service/Forces Spéciales) au Vietnam en 1962, a effectué des missions secrètes de la RAF pour livrer des armes et a fourni des renseignements aux États-Unis.
Les gouvernements britanniques ont menti au Parlement en affirmant qu’ils ne fournissaient pas de conseils militaires au régime brutal du Sud-Vietnam.
Le gouvernement travailliste a secrètement donné des armes aux États-Unis pour les utiliser au Vietnam, soulignant la nécessité de « ne pas faire de publicité ».
Il a également été de connivence avec Washington pour tromper l’opinion publique britannique sur son soutien aux États-Unis.
Les gouvernements britanniques étaient au courant des atrocités commises contre des civils, mais ils ont soutenu les objectifs de guerre des États-Unis.
Le gouvernement britannique n’a commencé à préconiser une solution pacifique, aux conditions américaines, qu’une fois que la guerre est devenue impossible à gagner.


Tromperie sur le soutien militaire
L’aide britannique au régime de Diem fut officiellement fournie dans le cadre de la British Advisory Administrative Mission (BRIAM), convenue en juillet 1961 et qui commença à travailler à Saigon deux mois plus tard. Une petite équipe d’experts en « contre-subversion », en renseignement et en « information » a été dépêchée, dont les activités sont censées compléter les conseillers américains.
Le chef du BRIAM, Robert Thompson, devint rapidement l’un des conseillers étrangers les plus importants, sinon le plus important.
L’affirmation du gouvernement britannique selon laquelle la BRIAM avait un rôle purement civil (et non militaire), affirmée dans diverses réponses et débats parlementaires, était fausse. Le mémo même proposant la création du BRIAM indique que la formation devait être dispensée « sur l’ensemble du domaine de la contre-insurrection ».
Des centaines de soldats vietnamiens ont été formés à la « contre-insurrection » en Malaisie dans les années 1960, tandis que la fiction affirmait que la Grande-Bretagne ne fournissait aucun conseil militaire. En août 1963, le régime Diem était décrit comme « très reconnaissant du type de formation et de l’assistance » fournie par les Britanniques.
Les dossiers montrent que les États-Unis ont versé une « allocation » aux membres du BRIAM qui, en 1967, sont passés sous commandement militaire américain. Le Foreign Office note que « afin de maintenir une position publiquement défendable » selon laquelle BRIAM ne dispensait pas de formation militaire, « HMG a décidé que les paiements américains supplémentaires » devaient être payés par l’intermédiaire de l’ambassade britannique et non par des contrats individuels.
Des responsables de la Jungle Warfare School britannique en Malaisie se sont personnellement rendus au Sud-Vietnam pour donner des conseils sur la « contre-insurrection ». Robert Thompson a assisté à de nombreuses réunions avec des officiers militaires américains et a continué à conseiller les États-Unis et les Vietnamiens. Cependant, ce faisant, il doit, a noté le ministère des Affaires étrangères, « veiller à préciser clairement que ses conseils militaires… sont donnés en sa qualité personnelle d'expert sur ces problèmes et non au nom du gouvernement de Sa Majesté ».

Lorsque Thompson a demandé d'emmener des officiers américains au Vietnam à Bornéo pour leur montrer les opérations militaires britanniques, le ministère des Affaires étrangères lui a dit que tous les Américains devraient « voyager en civil et qu'aucune publicité ne serait donnée à leur présence en Malaisie ».
Les responsables britanniques souhaitaient envoyer des officiers militaires en service au Vietnam pour observer les opérations américaines, mais craignaient la publicité. Par conséquent, le secrétaire travailliste à la Défense, Denis Healey, a suggéré que l'ambassade de Saigon pourrait être utilisée comme couverture et deux nouveaux postes d'attaché adjoint à la défense ont été créés en janvier 1966.
Ces mesures étaient considérées comme « le seul moyen d’introduire du personnel militaire britannique supplémentaire au Vietnam qui puisse résister aux commentaires critiques du public dans ce pays », a noté le ministère des Affaires étrangères.

cette participation militaire britannique reste cependant parcimonieuse au regard des autres contingents alliés

les troupes britanniques ont effectivement combattu pendant la guerre du Vietnam. Cependant, seul un petit nombre de soldats y ont participé en raison de la décision de leur gouvernement selon laquelle engager trop de ressources serait peu judicieux.
Le premier groupe de soldats envoyés par la Grande-Bretagne des « The Queens Own Highlanders » étaient impliqués dans l'exécution de tâches de sécurité et de patrouille tout en fournissant également un soutien en matière de renseignement pour les frappes aériennes contre des cibles nord-vietnamiennes. Ils ont passé environ six mois dans un camp appelé « Truong Cong Dinh ».
Un autre groupe de soldats a servi de 1971 à 1972 aux côtés d’autres unités des forces spéciales. Leur rôle était similaire à celui du premier groupe de soldats, mais ils ont assumé davantage une position consultative après la fin de l'implication directe de l'Amérique et l'infiltration des troupes nord-vietnamiennes dans le Sud-Vietnam. Ils ont contribué à former les milices locales qui ont fait office de force de sécurité dans les camps de réfugiés de Saigon.

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"A moi Auvergne"

Je complète en proposant deux pistes.

Primo, le Royaume Uni n'avait pas à l'époque adopté une attitude de strict alignement sur les États-Unis- ce n'est à mon sens qu'après les Malouines que cet alignement s'imposera sans nuance.

Secundo, il existait, me semble-t-il, au sein du Labour Party un courant marxiste très hostile aux États-Unis et très favorable au tiers monde. Ce courant était très critique à l'égard de Wilson, tenu pour trop favorable à l'otan. Un engagement britannique au Vietnam aurait pu créer une crise majeure au sein du parti.