Monsieur le Duc de Raguse,
Je prends bonne note que vous avez écrit :
Citer :
Nulle part, je n'ai nié le fait que bon nombre d'Africains souhaitaient rester français et croyait en la métropole qui n'a pas su les écouter.
Dois-je comprendre que vous admettez que l'indépendance a été imposée au Gabon et à ses habitants qui n'en voulaient pas, mais voulaient rester (ou plutôt devenir pleinement) français ? Si tel est le cas, nous voici d'accord. Parfait, parfait, nous avançons...
Dans ces conditions, comment expliquez-vous que le Gabon ne le soit pas resté (français) ? Ne serait-ce pas parce que d'autres pays auraient demandé, à leur tour, la départementalisation ?
Or vous écrivez :
Citer :
Le cas gabonais est un peu isolé en Afrique à cette date - encore aujourd'hui d'ailleurs. C'est sans doute le pays qui aurait pu rester français, tant l'élite du pays le souhaitait, tout comme une grande partie de la population.
Je pense que cet exemple n'est pas représentatif de l'Afrique noire.
Isolé ? Vraiment ? Sur quoi vous fondez-vous pour l'affirmer ? Que faites-vous du Conseil de l'Entente, conduit par Houphouët-Boigny, et qui groupait la Côte d'Ivoire, le Niger, la Haute-Volta et le Dahomey ?
Par ailleurs, puisque vous y revenez, si je vous ai demandé votre opinion au sujet du sentiment d'appartenance à la France des Français d'origine africaine et antillaise, c'était simplement pour vous amener à convenir que la couleur de la peau ou l'appartenance à une sphère de culture noire n'empêchait nullement le sentiment d'appartenance et l'attachement affectif à la France, pas plus hier qu'aujourd'hui.
J'en profite donc pour vous poser ma question pour la troisième fois, puisque vous n'y avez toujours pas répondu :
En quoi le fait que les Africains se sentent citoyens français en aurait-il fait de grands enfants ?Par ailleurs, afin de ne pas rester sur un malentendu, vous dites :
Citer :
Lorsque je vous renvoyais les propos (??) de De Gaulle concernant ces "grands enfants", c'est parce que je trouvais que vous jugiez bien rapidement les sentiments qui pouvaient émaner de leurs esprits et de leurs coeurs. Vous vous comportiez ainsi un peu comme lui...
De vous et de moi, qui prend les Africains pour de grands enfants et marche sur les traces du Général ? Vous qui leur faites dire ce que de Gaulle et la Ve République leur font dire depuis cinquante ans pour masquer la réalité historique, ou moi qui essaye de restituer malgré l'omerta ce que les Africains pensaient à l'époque, notamment les Gabonais de votre avoeu même ? Il me semble que vous inversez un tantinet nos rôles, cher Duc...
Enfin, concernant le jeu des Américains et des Soviétiques (mais aussi celui des Non Alignés et de la Ligue Arabe, pour ne citer que les acteurs les plus connus...), c'est une évidence que tous ont travaillé contre l'unité franco-africaine à l'époque, évidence du niveau de n'importe quel bon élève de Terminale. Je n'ai donc pas relevé.
Bien cordialement,
Alexandre Gerbi