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À la fin du Moyen Âge, la gloire des souverains intègre le baptême de Clovis, assimilé à un sacre royal, elle met l’accent sur la promulgation de la loi salique qui permet d’affirmer les règles de la succession royale par les hommes, au bénéfice des Valois. Le passé mérovingien reconstruit est alors pleinement intégré dans l’histoire de la nation France (Colette Beaune).
Entre damnatio memoriae et mythe intégrateur, l’histoire des Mérovingiens a posé problème aux historiographes du Moyen Âge comme aux historiens contemporains, pour d’autres raisons (Agnès Graceffa). Les hypothèses avancées dans ce livre témoignent des difficultés à appréhender la période de transition dans laquelle s’inscrit l’histoire des royaumes barbares, entre Antiquité et Moyen Âge. Elles révèlent la complexité et l’altérité des sociétés du haut Moyen Âge. L’interpénétration du public et du privé, du sacré et du profane, du religieux et du civil qui les caractérise ne peut se réduire au choc entre romanité et germanité, christianisme et paganisme, mais à la transformation progressive des sociétés romano-barbares.
Cependant, la royauté mérovingienne a ses propres caractéristiques, qui ne sont pas celles des royautés lombarde ou wisigothique, et l’histoire mérovingienne a son propre rythme, qui révèle la capacité des élites franques à tirer finalement parti de la christianisation et du renouveau économique jusqu’à rejeter la dynastie aux longs cheveux, symbole d’un monde achevé.
R. Le Jan,
Les Mérovingiens, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2006.