Hildegard a écrit :
Citer :
de Archeolandes: Si des analyses génétiques étaient pratiqués sur des sépultures cagotes ou sur des descendants de cagots, je serais très étonné que leur haplogroupe diffère beaucoup des habitants non cagots des mêmes villages...
Excellente idée, pourquoi ne l'ont-"ils" pas encore fait?
Sujet "tabou"?
Non, je pense que le problème scientifique est nettement plus ardu que ce que l'on peut retenir des recherches ADN suite à la visualisation des feuilletons comme les experts.
En fait, il s'agit de comparer l'ADN de quelques individus à ceux d'une population générale. Quant on veut faire cela, il y a 2 méthodes.
La première, on choisi un individu plus ou moins au hasard. C'est ce qui a été fait pour l'analyse des traces ADN des neanderthaliens. On a pris 5 ou 6 personnes que l'on a pris comme prototype de leur type ehtno-culturel. Un français, un asiatique, un africain (je ne me souviens plus de l'origine des autres individus.
Revenons sur notre français. Je pense qu'on a du choisir quelqu'un dont la famille est établie en France depuis ... assez longtemps pour qu'il ne se souvienne pas d'être venus d'ailleurs. L'idéal aurait été de prendre un descendant des hommes de Cro-magnon, mais bon, ce n'est pas le genre de mentions qu'on trouve sur une carte d'identité. Donc, dans cette étude,
un français a représenté toute la population humaine de l'Europe de l'Est. Mais, on cherchait des variations issus de divergences vieilles d'au moins 70 000 à 25 000 ans.
Dans le cas des cagots, la situation est toute autre, il faudrait analyser les différences entre quelques individus trouvés dans des cercueils (en espérant qu'on recueille suffisamment d'ADN exploitable) par rapport ... Justement voilà la question pertinente :par rapport à quoi ? Si les cagots se sont éteints sans se mêler à la population générale, à aucun moment de leur histoire, on devrait trouver des différences exploitables.
Au contraire, si ils se sont fondus dans la masse et s'il y a toujours eu des échanges génétiques (comme ce fut le cas dans la plupart des études scientifiques portant sur des populations soit-disant isolées ou ne se mariant qu'entre elles), il sera très difficile de trouver des écarts plus conséquents que les écarts moyens constatés entre individus du même groupe.
Après, il y a la question de la population de référence. Faut-il prendre un habitant du Sud-Ouest au hasard comme représentant de la population générale. Ou divers représentants de divers secteurs. Sachant que plus on réalise de tests et plus les coûts de l'étude augmente pour un résultat qui risque de brouiller encore plus les débats.
Au delà de tout cela, il y a la discussion sur la place de l'ADN qui est actuellement perçu, dans le grand public, comme l'alpha et l’oméga de toutes recherches sur les populations, le juge de pais qu'on appelle pour trancher tous les cas difficiles ... et qui souvent apporte plus de questions que de réponses.