Il me semble! Et surtout cela crée la confusion entre le début de la période moderne et la Renaissance, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. La Renaissance est un mouvement culturel et artistique. C'est l'artiste et théoricien de l'art Vasari qui a lancé le mot. Il est plus difficile de donner une fin à la Renaissance car personne à l'époque n'a dit la Renaissance est finie et c'est vrai qu'une bonne partie de ce que la Renaissance a apporté n'a pas été à nouveau rejeté mais au contraire intégré et utilisé à d'autres fins, il suffit pour s'en convaincre de voir la peinture du XVIIe siècle. Au fond pour moi la fin de la Renaissance c'est à la fois la confessionnalisation et le concile de Trente, les affrontements religieux chers à ceux qui préparent les concours tournent le dos à l'idéal de la Renaissance.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Si il faut absolument cataloguer les choses, je dirais 1492, mais c'est bien plus tôt en Italie.
1453 a l'avantage pour la France de siffler la fin de la guerre de Cent ans, mais l'influence italienne se fera vraiment sentir qu'avec les expéditions italiennes de Charles VIII.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Dans l'ouvrage La France et la Renaissance, Histoire et dictionnaire, les auteurs font commencer la période à la date de l'installation d'une imprimerie à la Sorbonne, c'est-à-dire en 1470. Cela se tient si on considère la grande vague de création d'ateliers aux quatre coins du pays dans les années 1470 et si on considère que l'imprimerie a joué un rôle dans la diffusion du savoir.

Mais la Renaissance est une notion tellement vague qu'il semble logique que ses limites le soient aussi.

Que ferais t-on sans bornes chronologiques?! La Renaissance est une période qui pose pas mal de problème, d'où que certains considèrent qu'il n'y a au final ni véritable début, ni véritable fin.

Il faut aussi voir que la Renaissance est très différente entre chaque pays. Pour l'histoire de l'art, elle commence en Italie avec le concours pour les portes du baptistère de Florence en 1401 (date bien fixée dans les esprits) et se termine avec le concile de Trente et surtout l'art de Carrache et Caravage.
En France, on la fait commencer bien plus tard, avec les guerres d'Italie, surtout celles de Louis XII et François Ier, qui introduisent peu ou prou les conceptions italiennes, et on l'arrête à peu près à la mort d'Henri IV en 1610 ou au retour de Vouet en France en 1627, qui marquent la fin de la seconde école de Fontainebleau.
Dans les Pays du Nord, en Espagne et en Allemagne, ce sont encore d'autres bornes qui sont utilisées ; la Renaissance en Europe n'a rien d'un mouvement unitaire.

Un petit bémol à propos de cette Renaissance puisque c'est au cours de cette époque que l'on a adopté le droit romain qui a ôté une bonne partie de leurs droits aux femmes contrairement au Moyen Age.
Par contre, je ne me hasarderai pas en ce qui concerne la fin de la Renaissance.L'avènement d'Henri IV peut-être ?


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C'est compliqué de dire que "l'on a adopté le droit romain" . Budé, en effet, à la suite de Laurenzo Valla ( l'humaniste juriste qui démontra la fausseté de la " donation de Constantin" par une critique du texte ( intra et extra textuelle) sur laquelle s'était fondée la fortune de l'Eglise se plongea dans les pandectes ( à la fois recueil de jurisprudence(s) et abstract du Digeste de Justinien. Comme Valla il en fait une critique textuelle. C'es ca qui caractérise la période. Cette critique interne des textes. Parce que le droit romain était reçu en italie dès la fin du XIe s dans sa forme de Littera Florentina. Au XVIe siècle ca fait donc cinq siècles que le droit romain "façonne" la civilisation occidentale se moquant des dates " de début et de fin" comme de son premier codex. Les grandes étapes de la " romanisation du droit" vont du XIIe siècle au XVIe siecle puis XIXe ( ca depend des aires culturelles : St Empire, Angleterre, France, Italie). Ca complexifie drolement votre affirmation abrupte sur le dommage qu'en aurait subli le droit des femmes ce qui voudrait dire que le MA fut unîment favorable à leurs droits et les XV et XVIe siecle unîment contre. Doublement compliqué parce que le MA connait aussile droit romain et qu'en matière de divorce ( pour prendre cet exemple)le droit romain comme les " lois barbares" se rejoignent ( contre la volonté de l'Eglise qui a beaucoup de peine à imposer le concept d'indissolubilité) allant jusqu'à imaginer une eparation " de lit et de table" torum et mansam qui vient directement du droit romain justement.
La question est celle de l'évolution de l'interpretation des textes ( du moins de ce qu'on en avait). C'est la " lecture des textes" et la fabrication de la jurisprudence qui fait l'époque mais dès le XIe s le droit romain obtient une reconnaissance presque égale à la théologie et une autonomie qui la met à l'abris de tout conditionnement religieux. En la matière les questions de début et de fin sont sans objet

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l'Etat n'a pas à représenter l'intérêt général mais à faire de l'intérêt général un objet de croyance.

Gilles Deleuze

Je ne peux qu'abonder. Il suffit de voir le droit civil en France à l'époque moderne pour comprendre que de toute façon il est très variable suivant les régions. Dans le nord de la France il reste souvent plus favorable aux femmes qu'il ne sera sous le code napoléon. En même temps il ne faut pas idéaliser un moyen âge féministe. Tout dépend du lieu et du moment.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII