Bonjour Alceste et Châtillon.
Si on entend déduire les facteurs qui menaient à la conversion des nations au protestantisme il faut discerner ce qui est différent.
Châtillon a écrit :
Au moment où commencent les guerres de religion, le protestantisme (en France) semble déjà ne pas réussir à l'emporter.
Le taux des protestants en France était tout de même cinq fois plus élevé que le taux des protestants aux Pays Bas à l'époque.
Châtillon a écrit :
Par ailleurs, n'oublions pas que le protestantisme en France est le calvinisme, une religion dogmatique et puritaine dont les rigueurs en effrayèrent plus d'un.
Je suppose que les néerlandais sont des gens qui ont tant de l'étoffe, qu'ils n'effraient pas assez?
Alceste a écrit :
La force de la monarchie vient d'un lien avec l'Eglise catholique construit depuis des siècles...
Comme aux Pays Bas.
Alceste a écrit :
La nécessité de la fidélité au roi conduit ensuite beaucoup de nobles à revenir au catholicisme.
Comme aux Pays Bas.
Alceste a écrit :
Dans les campagnes le lien entre le pouvoir de l'Eglise et celui des seigneurs est aussi très imbriqué. Par exemple le patronage des seigneurs sur les cures est une chose importante à laquelle on ne renonce pas facilement.
Comme aux Pays Bas.
Vos arguments n'ont pas pu me convaincre.
Alceste a écrit :
Il faut plus aller chercher du côté des conditions politiques, des réseaux etc.. que du côté économique.
En effet.
Poldertijger a écrit :
Quand les politiques de l'Europe de l'ouest avaient compris les conséquences de l'issue du concile de Trente, qui nuiraient à leurs intérêts économiques, ils adoptèrent le calvinisme pour faire échouer les résultats du concile. Or, il faut entendre le calvinisme en réponse des politiques de l'issue du concile de Trente.
Comment les autorités auraient-ils pu faire en sorte qu'ils gagnassent le support publique pour la défense de l'église?
À l'époque le général espagnol Alva l'avait emporté aux Pays Bas. Il se bornait à écraser la rébellion néerlandaise sans faire en sorte qu'il introduisît la Réforme catholique. L'église néerlandaise ne fut qu'un composant du gouvernement espagnol aux Pays Bas. Ça suscitait et amplifiait l'haine publique envers l'église.
Poldertijger a écrit :
...le fait que touts les territoires du nord, où Parme savait introduire la Contre-Réforme, restaient catholique sous la domination protestante est révélateur pour la vraie cause de la Réforme protestante: la haine de la corruption de l'église.
Châtillon a écrit :
Il faudrait mieux employer celui (le terme) de Réforme catholique. Il ne faut pas sous-estimer le poids des ceux qui furent attirés par la réforme protestante mais qui estimèrent qu'on pouvait faire changer la religion catholique non pas dans le sens contraire au protestantisme mais dans le sens parallèle. Ce sont notamment ces hommes d'Eglise et ces femmes de la cour qui vivaient dans l'entourage de Catherine de Médicis au début de sa gouvernance ; ces gens qui tentèrent la réconciliation, qui participèrent aux colloque de Poissy et qui donnèrent espoir à la reine-mère pendant quelques années à une réconciliation religieuse des français.
Ces gens ont tout de même fait en sorte, que le peuple français restât fidèle au catholicisme. Il n'y avait pas une Réforme pareille aux Pays Bas; ça explique pourquoi le peuple hollandais convertit.
Si une nation passait par une Réforme catholique ou Contre-Réforme, elle resterait fidèle au catholicisme ; sinon, elle convertirait.