Raoul Glaber a écrit :
qui montre la personnalité complexe de la reine-mère.
La personnalité de Catherine de Médicis, même complexe, n'est pas celle de son fils. N'oublions pas que Charles IX a 22 ans lors de la Saint-Barthélemy et qu'il règne.
Je crois que la responsabilité de ce qui s'est passé le 24 août lui est imputable et qu'il est certain qu'il a signé tous les ordres qui ont provoqué les faits. Je pense d'ailleurs qu'il se croit victime d'un complot qui vise à le destituer. Cette paranoia, réelle ou non, se manifestera à plusieurs occasions et auront des conséquences plus ou moins graves.
En août 1572, nous savons ce qu'il advint: en voulant juste se débarrasser des gentilhommes protestants qui auraient pu réagir contre le roi suite à l'attentat sur l'amiral, il provoqua un massacre qui échappa très vite à tout contrôle. Il faut dire que la situation générale était une poudrière et que l'environnement religieux (les prêches dans les églises, par exemple) ne pouvaient entraîner qu'un évènement de cet ordre.
Nous voyons, au travers des instructions que Charles IX envoie dans les régions que le pouvoir est déboussolé. Sachant les conséquences que l'incroyable massacre dans la capitale va provoquer dans les autres villes, il essaye de calmer les esprits et interdit les représailles contre les pratiquants de la religion prétendûment réformée. Mais, en même temps, des courriers plus "confidentielles" demandent aux autorité locales de s'attaquer aux partisans de l'amiral et à tous ceux qui ont pris part au complot (le roi parle de complot!).
En fait, Charles IX prône le calme et l'appaisement, et, en même temps, il souffle sur les braises des réactions violentes contre les huguenots. Le contexte de la haine entre communautés fera le reste et c'est la deuxième demande du roi qui sera appliquée presque partout. Le massacre se poursuivra en province et tout protestant sera considéré comme comploteur.
Si la reine mère, comme tous les proches du roi, ont une influence, je crois qu'il faut rendre au roi ce qui lui appartient. Dans un massacre, tous les protagonistes sont responsables, de celui qui donne l'ordre au dernier exécutant. Cependant, si Charles IX n'avait pas provoqué les premiers assassinats du Louvre, cette journée aurait eu un visage bien différent. Il a allumé la mèche, et tous les autres ont attisé la flamme, pour donner l'explosion d'horreur que nous avons connu...