Bonjour,
@HéliosGrand merci de par le livre proposé. Ce conseil ciblé m'évitera en effet des lectures très approximatives. Merci encore à vous.
Châtillon a écrit :
On peut aussi recommander à Gaete une lecture toute aussi croustillante que Dumas mais néanmoins plus sérieuse, Le registre journal de Pierre de l'Estoile ... un chroniqueur qui a l'originalité de mettre sur le meme plan, les miracles pisseux, les chroniques mondaines et les commentaires sur les évènements politiques de son temps.
Je suis désolée et ne vais pas vous mentir mais le croustillant n'est vraiment pas "mon truc"... Je m'y essaie consciencieusement pourtant mais rien à faire, dès la première phrase un peu salace s'orientant vers les histoires d'alcôves, de rubans et de pompons, je cale !
Dumas a la plume en ceci tout comme Merle, mais là encore je n'ai jamais pu terminer un livre. Les romans historiques me sont déstabilisants justement dans la mesure où l'on ne sait guère où finit l'Histoire et où commence le roman, j'aurai même dû écrire cette proposition relative (dans tous les sens du terme) à l'envers.
Citer :
Gaete59, les Quarante-cinq ont eu une existence très courte. Ils ont été crées à la fin du règne, lors de la montée en puissance de la Ligue. Henri avait échappé un projet d'attentat, sa vie était menacée, il fallait leprotéger
Merci de cette précision. Moi même en ai eu vent qu'au moment de l'assassinat du Balafré pour la première fois et je n'ai su où et comment les classer.
Citer :
Non, recevoir des solliciteurs inconnus, est une habitude qu'Henri III pourrait avoir eu depuis toujours. Ca fait partie de son métier de roi... Les mignons ont juste la possibilité d'entrer dans la chambre du roi autant qu'ils le veulent. Généralement, un ou deux mignons, rarement plus. Par exemple, au moment de l'assassinat de Guise, il n'existe que deux mignons en place : Bellegarde et le batard d'Angoulême.
Bon, je n'ai pas les mêmes sources mais sur ce sujet je vous fais entièrement confiance. Je sais que l'Etiquette fut refaite par et pour ce roi. Qu'il existait justement une distance bien actée par ceux qui avait la chance de pouvoir "approcher" le Roi.
Pour les Mignons, le nec plus ultra est de partager la chambre du Roi avec ce qu'il existe de symbolique et Henri III aime les symboles. Donc de moins en moins de favoris ou de mignons auront la faveur de dormir dans la chambre royale. Dans la configuration de Blois et lors de l'assassinat, il me semble qu'au final beaucoup se trouvèrent dans la chambre royale, lieu de passage obligatoire.
Je n'ai pu m'empêcher de revisionner avec "La caméra explore le temps" cette période d'une fin d'automne et un début d'hiver assez chauds à Blois. Je trouve là encore que ce que l'on appelle "vulgarisation" avait tout de même non seulement la forme mais aussi le fond. Je suis restée bien frustrée sur cette question : peut-on se procurer ces anciennes émissions ? Ou alors comment les visionner... J'ignorais que tout se fut passé en un quart d'heure simplement vu la résistance incroyable du duc de Guise aux coups d'après la plupart des récits.
Qu'il est difficile de rester ainsi sur sa faim aussi merci encore pour les livres indiqués ; j'opterai pour celui d'Hélios en espérant qu'il traite non pas de l'ambiance du moment et de la taille des fraises mais de bons et forts moments bien historiques.
Merci à vous.
g
Concernant les mignons dans la chambre, il n'y a rien d'ambigüe. C'était seulement un signe de confiance du roi. D'ailleurs au début de la Renaissance, sous Charles VII (si on se base dans la construction de l’État Moderne, la fin de la guerre de cent ans peut être considéré comme le début de la Renaissance, à mon avis) les plus fidèles servants du roi pouvaient dormir dans son lit. François Ier en usait régulièrement. Et ce n'est pas plus ambigüe que les mignons d'Henri III. Je pense que le problème c'est que l'on plaque une mentalité plutôt contemporaine sur des faits de l’époque d'Henri III. Jusqu'au règne d'Henri III l'expression "mignon de banquettes" n'avait rien de péjoratif. Ce n'est qu'à partir de la paix de Monsieur que les détracteurs du roi déforment le sens du mot afin de mettre un dérision qui a n'arrive pas a calmer un frère qui est sensé être son sujet. Mais là on a une transformation qui est lié à des opposants politiques, qui amène à un glissement sémantique donnant la connotation négative que nous connaissons aujourd’hui. Les Jésuites étaient appelés les "mignons de Dieu" ou "mignons du pape"... et on ne pensait pas pour autant qu'ils se laissaient tenter par ses vices, si on se place du point de vue chrétien.
C'est quelques chose d'assez courant de plaquer des mentalités de notre époque à des époques du passé, mais sa constitue le péché mortel de l'historien: l'anachronisme.