Sous l'impulsion de la souveraine qui, dès l'enfance, en son château de Nantes, a étonné les contemporains par la sagesse et la solidité d'un esprit mûri avant le temps, les dames portent :
-la chemise longue en fine toile de Hollande ou de Bretagne , faite de deux pièces cousues sur les côtés et manches au poignet ;
-la cotte ou corset , robe de dessous, souvent en damas blanc , à manches étroites évasées aux mains , devant ouvert en échancrure arrondie , ample des hanches aux pieds avec queue balayant la terre jusqu'en 1488, plus courte ensuite ;
-la pièce , collier en étoffe cramoisie , avec pan devant jusqu'au ventre , destinée à couvrir l'échancrure de la cotte et tenue par le lacet en soie passé dans les oeillets ;
-la ceinture du dessous ou demi-ceint qui, nouée à droite , supporte une bourse faite en escarcelle , une pelotte dite épinglier, et un couteau dans une gaine ornée ;
-sur le cou la gorgette de tissu transparent fil ou soie, ou encore de dentelle portant ce nom charmant de doulx fillet, et accompagnée de la collerette ajustée sur les épaules et la poitrine ;
-un joyeau pendant au cou et qui s'appelle assez bizarrement bague ;
-la robe, ouverte d'encolure pour laisser voir les lingeries et ornements , avec corsage plat ajusté, manches larges à parement de fourrure, et si traînante par devant et par derrière qu'il faut la relever aux hanches par des manières d'agrafes en métal ou en os, les troussoirs ;
-la riche ceinture d'orfèvrerie avec pendant devant ;
-le chapelet de prière ou patenôtres(cf Pater Noster..);
-le ruban à lier les cheveux couchés pour n'en laisser paraître que la racine ;
-le petit calot de soie blanche brodée d'or qui se nomme coiffe , avec son tour de visage , la templette ;
-le chaperon en velours, satin, damas , ou simple drap, noir pour les nobles et écarlates pour les bourgeoises, retroussé par devants fort gracieusement ;
-enfin aux doigts , des anneaux parmi lesquels le signet, c'est à dire le cachet monté en bague.
A tous ces éléments il faut ajouter un peigne et un miroir, par les unes laissés à la maison, par les autres emportés dans la bourse...
Bien à vous.
_________________ "Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin
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