REGNES de HENRI II et de FRANçOIS II (1547-1560)

Cette perfedtion dans le goût_qualité essentiellement nationale_atteint son point culminant sous les deux règnes, qu'à ce point de vue il faut présenter ensemble, du fils et du premier petit-fils de François Ier.
Et comme tous les autres arts , celui des costumiers porte la marque profonde de cette pondération harmonieuse qui faitdisparaître tout ce qui , sous le Roi-Chevalier, avait parfois dépassé les excentricités permises.
Car_l'ecxception confirmant la règle_,pour la première et peut-être l'unique fois , une loi somptuaire produit ici un effet, et cet effet se révèle excellent. Son auteur , le chancelier François Olivier, voit se dresser contre lui Diane de Poitiers irritée par des règlements qui contrarient ses prodigalités : mais Henri II, satisfait des résultats obtenus , soutient son conseiller contre sa maîtresse; et , malgré la belle favorite , la loi demeure la loi...
Elle est d'ailleurs sévère : qualité , couleurs et ornements des étoffes sont fixés d'autorité ,et jamais mode , au demeurant belle et simple , ne fut imposée sous forme plus légale.
L'édit de 1549 ordonne :
_tous boutons, ferrements, broderies, passements ont leur place fixée et doivent être de soie, l'or et l'argent réservés aux xeuls boutons et fers de lacets;
_le rouge cramoisi réservé aux princes et princesses , et pour les gentilshommes et leurs femmes autorisé dans un seul vêtement de dessous;
_les demoiselles de compagnie de la Reine ont droit à toutes les couleurs , sauf le cramoisi, et celles des princesses ne portent que noir ou tanné;
_les femmes de classe moyenne ne doivent avoir de velours qu'en cottes ou manches, et leurs maris ne porter qu'un vêtement de soie , dessus ou dessous, et l'autre de drap;
_les artisans et paysans n'ont droit ni à velours , ni à soie, même en accessoires;
_les domestiques de grande maison seuls ont bouffants de soie et bandes de velours à leurs habits de drap.

Deux mois après la publication de l'édit , un "rescrit interprétatif" promulgue certains aménagements, principalement en ce qui concerne l'orfèvrerie...

Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Je m'interroge au sujet des teintures, connaissez vous, cher Majesté, le déroulement du processus de teinturerie pour les vêtements de l'époque? (c'est à dire où achetent t-ils leurs produits, comment ils parviennent à obtenir certaines couleurs...)

Je recherche des notes que j'avais sur ces principes, en guise de guide teinture pour des travaux d'aujourd'huy...Mais je ne parviens pas à mettre la main dessus, pour le moment...
Ceci étant , je suis plus à même de vous parler du produit fini que de ses matières premières...

Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Le costume masculin nous est donné par le grand portrait de Henri II par Clouet au Louvre :
_chemise à col rabattu , visible seulement au cou et aux poignets ;
_longue camisole à manches en satin;
_pourpoint à collet droit , manches sans taillades serrées au poignet et aisées au bras;
_saie sans manches collant au buste , avec basques et ouverte devant, sans boutons ni garnitures;
_plus de poignard;
_l'épée à gauche et à droite la bourse ;
_et le casaquin ou la cape à collet carré ;
_les chausses en culotte bouffante , hauts et bas tenant ensemble.
Il est à noter ,que, de cette époque , date l'application du travail de mailles_usuel en France depuis le XIIème siècle_à la fabrication , laine et soie, de bas ditd de tricot ,mot provenant soit du village de Tricot en Beauvaisis, centre d'une manufacture , soit des bâtonnets ou tricots servant à la fabrication : au début d'ailleurs , le terme d'usage est bas d'estame , du nom du fil de laine employé , ou bas de soie.
_Pour les chaussure de cuir, de satin, de velours, elles portent des crevés sur l'empeigne , et sont employées concurremment avec des bottines d'étoffe à mi-jambes et les grandes bottes.
_Les chapeaux conservent leur forme de toque et ont pour rivaux des albanais à larges bords et forme allongée.

Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Le costume féminin se compose ainsi :
_robe devenue montante avec collet relevé , composée d'un corps et d'une cotte , ouverte devant du haut en bas, sauf à la ceinture et au cou, laissant voir le vêtement de dessous , corps tailladé ainsi que les manches qui, amples aux épaules, diminuées aux poignets, surmontées d'épaulettes ont souvent des mancherons ou manches étroites flottant derrière les épaules.
_Une collerette montante , brodée, godronnée,garnit l'encolure_mode qui va décider l'essor de l'industrie de la dentelle en France.
_Les cheveux frisés aux tempes supportent une toque , un chapeau ou un chaperon, celui-ci pourvu d'une pièce carrée qui peut se rabattre sur le visage au dessus des yeux, le touret de nez.
_Aux pieds , les escarpins que l'on double de patins à semelle de liège.

Quant aux couleurs, elles demeurent à peu près les mêmes :
jaune d'or ou paille , noir, gris , tanné , violet , cramoisi et blanc, cette dernière "couleur" semblant avoir été celle de la famille de Guise et ayant été , à l'occasion du mariage de Marie Stuart en robe blanche, le point de départ, dit-on, de la mode des mariées en blanc...

Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Voici une image qui illustre vos propos Majesté.
Il s'agit du mariage de la fille légitimé d'Henri II, Diane de France avec Orazio Farnèse (qui décédera très vite après). Henri II est placée entre les deux mariés.

les épaulettes, manches tailladés et l'apparition de la collerette.




Voic la mode à la Diane de Poitiers, ou les derniers feux du décolleté :



Les deux portraits ci dessous illustrent très bien la ''disparition'' du décollété. Si vous avez des bons yeux, vous pouvez voir, qu'il y a sur leur poitrine une guimpe très fine qui la recouvre. A cet époque, la guimpe est encore quasi transparente, mais elle ne le sera plus après.




Nous sommes toujours au début du règne d'Henri II, avec l'apparition de la petite collerette qui dix ans à quinze plus tard se transformera en fraise :

Bravo et merci beaucoup ,cher Châtillon , votre rapport pictural résume bien l'évolution qui se fait à cette époque...


On y peut voir un élément que je n'avais pas mentionné : la braguette proéminente que l'on rencontre de manière plus flagrante encore dans les représentations d'Henri VIII d'Angleterre...

Bien à vous.

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Rose Bertin

Le Roi Hneri II disparaît brutalement au cours du tournoi fatal de 1559 ; son fils aîné , François II, lui succède, et la Cour de France porte le deuil durant le temps règlementaire, période durant laquelle , naturellement , aucune modification n'est introduite dans les usages de la Mode :
mais le valétudinaire François II meurt à son tour si rapidement que le deuil royal du père non terminé se prolonge pour devenir celui de son fils.
Et tout cela est si prompt que l'on ne peut noter qu'une modification : un astrologue ayant prédit au Cardinal de Lorraine qu'il périrait assassiné, les Guises contraignirent le Conseil royal à interdire le port des chausses larges dans lesquelles on aurait pu dissimuler un pistolet , et poussent même cette défense , par prudence , jusqu'aux vertugales féminines considérées comme non moins suspectes...

Bien à vous.

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Rose Bertin

Vous parlez Majesté des hauts de chausses si larges qu'on pouvait y cacher des armes, voici des illustrations :

Fin des années 1540 : les hauts de chausses sont encore petits




Fin des années 1550: le haut de chausses grossit :




Les années 1560: C'est les guerres de religion et les hauts de chausses sont énormes:






Le début des années 1570: époque maniériste. Le haut de chausse prend une forme triangulaire puis octogonal :

Ces exemples illustrent encore aussi la braguette proéminente en vogue ...

Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

je voulais dire : ...

Bien à vous...

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Rose Bertin

je voulais "dire" : ...

Bien à vous...

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Ainsi, voila l'origine des robes de mariées en blanc!
Mais avant le blanc était bien pour le deuil des reines?

Avant...et après encore d'ailleurs...Il en est toujours question à l'époque de Marie-Antoinette...

Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Et les mariées sont par la suite aux siècles suivants et jusqu'à la fin du XIXème repassées à des robes de couleurs...

Bien à vous.

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Rose Bertin