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On oublie souvent qu'il a été un grand poliorcète et qu'il a tenté de lutter contre les inégalités sociales par un projet sur la création d'un impôt unique et égalitaire (très subversive comme idée, c'était remettre en cause toute la société moderne hiérarchisée: la capitation avait vite été supprimée).
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Je ne suis pas sur que l'idée ait été si subversive que cela. Nicolas de Corberon, comme R.Mousnier l'avait souligné, réclamait vers 1636 que le clergé régulier soit mis à contribution dans les temps de grande nécessité. Prêcher l'égalité c'était aussi mettre fin aux exemptions des habitants de Rouen ou de Paris qui se répercutaient sur leurs valets ou leurs métayers dans des paroisses où ceux-ci jouissaient de l'Etat sans en supporter la charge. De plus en pays de taille réelle, les nobles payaient la taille et cela ne paraissait pas si subversif que cela. L'égalité fiscale est un concept anachronique pour une époque qui conservait les droits seigneuriaux (dont Vauban profitait) : le cens avec ou sans champart, la taille abonnée ou non etc... La France d'Ancien régime est par essence inégalitaire et se réclame pour telle car elle protège ses différences par le privilège.
Juste pour le plaisir : c'est ce qui lui a permis de coloniser l'Amérique du Nord sans les carnages dont les Anglais, en particulier les Puritains épris d'égalité, se rendront coupables en voulant imposer leur conception du droit et du juste aux Indiens. La France n'est pas seule : si les colonies huguenotes ont pu subsister, notamment en Allemagne, c'est parce que l'on a protégé leurs privilèges.