Intriguée par cette histoire, j’ai voulu jeter un œil sur le texte de Bourdais. Alors bonne nouvelle pour ceux qui veulent aller plus loin, il est en microfilm à la BN, donc vous pouvez commander des reproductions.
Le document n’étant pas dans le domaine public, vous ne pouvez obtenir que des extraits.
Voilà donc les pages sur la tête d’Henri IV :
9 à 16 comprises, 40 à 41, 45 à 48, et 52 à 58.
Ce qui ne fait donc pas tant que ça, le reste est consacré à son hypothèse sur le duc d’Epernon, qui aurait achevé le roi ainsi qu’aux crânes de Rousseau et de Voltaire…
Mais je vous préviens, on nage en plein délire…
D’ailleurs, à la fin, énumération d’une centaine de tableaux que Bourdais a achetés pour rien et qu’il attribue à des peintres célèbres (Rembrandt, David,…)
Il annonce aussi un second cahier dans lequel il expliquera le mystère de la couleur bleue.
Voilà le début de brochure :
« En 1897, j’avais 16 ans, dans une revue illustrée genre Ruche parisienne ou Magasin universel paraissant en 1850, je lus un article d’une vingtaine de lignes où il était dit :’’que le 12 octobre 1793, lorsqu’on défit les bandelettes de la momie d’Henri IV, une personne manifesta son étonnement d’avoir eu à constater qu’une oreille de la momie lui était restée entre les doigts sans la moindre résistance ; et que tous les curieux furent extrêmement intrigués du fait que la peau de cette momie était couverte d’une couleur bleue foncée (…)’’ »
« De quelle façon je suis devenu détenteur :
« Le 31 octobre 1919, à l’hôtel des ventes de la rue Drouot, M° Lair-Dubreuil ou son remplaçant, m’adjugea pour 3 francs, un lot composé d’une tête momifiée, de deux crânes et ossements humains et de 3 statuettes. Tout cela provenant d’un mobilier ayant appartenu à Mme Nallet-Poussin, peinte et sculpteur, 8 rue de Bellefond, dont l’atelier était 38 rue de la Tour d’Auvergne. Ce mobilier avait été déposé au garde-meuble Bedel, sous le n° 6121, depuis le 2 avril 1909, pendant plus de 10 ans. Le lot que j’ai acquis fut inscrit sous la désignation : « Trois statuettes… 3 francs ».
« Le cou de la tête momifiée renferme 6 vertèbres, sur une largeur de 4 ou 5 cm, la peau en bas du cou est enduite d’une couleur bleue ardoise foncée, il est visible que ce bleu a été mis avant le desséchement de la peau et non après. L’oreille gauche manque, et l’état de la peau permet d’affirmer qu’indiscutablement elle a été coupée alors qu’elle était encore molle. »
Il cite un article de la Ruche Parisienne où l’on mentionne la tête sciée et d’abord abandonne l’idée qu’il s’agit de la tête d’Henri IV.
Mais il y revient ensuite, grâce à la cicatrice…
« J’observai qu’une blessure à la lèvre supérieure, bien cicatrisée, en forme de bec de lièvre, était très visible du côté droit ».
Il mentionne aussi une entaille au cou, carotide droite
Et un entaille au sommet de la tête.
Et il suppose qu’il y a donc mensonge par omission dans le rapport d’autopsie, certainement avec la complicité de Marie de Médicis…
Son hypothèse sur le comte d’Erbach ; c’est un collectionneur qui s’intéresse aux vitraux de Dürer conservés à l’église du Temple ; il a donc contacté Lenoir qui lui a cédé les trois crânes subtilisés : Henri IV, Louis XIII, et Louis XIV.
Mais occupation française sous Napoléon, donc tête revenue en France…
Il a fait part de ses découvertes au journaliste Georges Montorgueil qui visiblement s’est bien fichu de lui dans un article paru dans le Temps, en septembre 1924.
Le voilà :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2 ... ais.langFRBourdais cite la fameuse Histoire des Girondins de Lamartine dans laquelle il est question d’Henri IV embaumé avec l’art des Italiens.
Il a écrit aux archives nationales : « M. Langlois, membre de l’Institut, m’a répondu que dans les comptes de l’hôtel du roi, année 1610, on devrait trouver les détails du travail fait par les embaumeurs de quoi nous fixer si oui ou non, le crâne a été scié ; mais que ces comptes ne sont pas aux archives nationales ».
Il évoque aussi les masques.