. Il y eu deux épisodes, je n'entre pas dans les détails des alliances mais cite simplement les intentions françaises.
1664 [... Malgré les réticences de Portia, le souverain (Léopold Ier) accepta l'envoi d'un contingent français qui participa à la campagne de 1664 au titre de la Ligue du Rhin. Composé de 6 000 à 7 000 vétérans, ce corps d'armée français était dirigé par le comte de Coligny, un protégé de Louvois. ... La campagne de 1664 fut bien différente des précédentes et s'acheva par une victoire éclatante de Léopold. Avec les impériaux de Montecuccoli et l'armée des cercles, le contingent français défit les janissaires le Ier août 1664 à Saint-Gotthard, en Transdanubie. le 10 août 1664, le résident impérial à Constantinople, qui accompagnait le grand vizir, signa une paix bâclée, le traité de Vasvár, qui souleva l'indignation des alliés de l'empereur et des Hongrois. ... Les Turcs renouvelaient la trêve pour une durée de vingt ans...]
Ambiance intermédiaire : [L'action de Thököly fut également facilitée par l'évolution de la conjoncture internationale, ce qui amena Louis XIV à réactiver le conflit entre la Porte et la Maison d'Autriche. ... La guerre européenne qui reprit en 1672 avait en effet poussé la France à faire à nouveau fonctionner l'alliance de revers contre les Habsbourg. ... On n'avait pas apprécié, à Constantinople, l'aide fournie à l'empereur en 1664 durant la campagne de Hongrie, ni le secours apporté à Venise durant le siège de Candie, même si ç'avait été sous couvert de contingents auxiliaires envoyés à la Ligue du Rhin ou au pape. Pourtant, après le renouvellement des capitulations en 1670, les relations franco-turques s'améliorèrent tout en demeurant compliquées. ... La paix de Nimègue aurait dû mettre fin à l'alliance, mais Louis XIV ne respecta pas les usages voulant que l'on abandonnât des rebelles après la signature d'un traité de paix. Le gouvernement français, en effet, songeait déjà à mener une politique de réunions, c'est-à-dire d'annexions en pleine paix. ... Dans ses instructions à Guillirague, nouvel ambassadeur de France à Constantinople, Louis XIV précisait bien ses intentions: "La paix que Sa Majesté a conclue avec l'Empereur ne luy permet plus de prendre ouvertement leur protection, mais au cas que les députés des mécontents et du prince de Transylvanie eussent encore occasion d'aller à Constantinople et qu'ils vissent le sieur de Guillirague, il pourra leur faire connoistre que, bien que Sa Majesté ne soit plus en estat de les assister contre l'Empereur, elle conserve toujours pour eux l'affection dont elle les a honorés". La tâche de nos agents diplomatiques fut d'empêcher toute réconciliation entre la cour de Vienne d'une part, le gouvernement transylvain et les Malcontents de Hongrie d'autre part.]
1682-3 : [En 1682, il (Kara Mustapha) décida d'apporter un appui total à Thököly, ce qui modifia complètement le jeu diplomatique. La Porte obligea le prince Apaffy à rompre les négociations avec l'empereur et envoya une petite armée en Hongrie pour combattre les impériaux, tandis que Léopold Ier cherchait à négocier le renouvellement de la trêve de vingt ans conclue à Vasvár. ... Léopold était également favorable, ainsi que l'opinion viennoise, qui souhaitait voir déclarer la guerre à Louis XIV pour empêcher l'annexion de Luxembourg et obtenir la restitution de Strasbourg occupée par Louis XIV le 30 septembre 1681. ... Le pape Innocent XI blâmait les agissements français et poussait Jean III Sobieski, roi de Pologne, à se rapprocher de l'empereur, tandis que Thököly, protégé du Grand Turc, apparaissait comme "l'ennemi de la chrétienté".
Mais ses (Léopold) espoirs s'écroulèrent après que le congrès diplomatique réuni à Francfort se fût séparé sur un échec, que Louis XIV eût refusé de restituer le moindre territoire allemand annexé depuis la paix de Nimègue et que Kara Mustapha, baissant le masque, eut rompu les négociations avec Caprara. Il fallait s'attendre à une action d'envergure au cours de la campagne 1683. L'empereur se retrouvait dans la même situation qu'à l'automne 1663. ... Tandis que l'on travaillait aux fortifications de Vienne et que la Cour cherchait à lever des contributions extraordinaires, la diplomatie impériale … obtenait le 20 mars 1683 un traité d'alliance avec la Pologne et la Curie levait des fonds pour aider l'empereur. Les électeurs aussi se rangèrent à ses côtés, y compris son gendre Max-Emmanuel de Bavière, tandis que Louis XIV adoptait une attitude de stricte neutralité, interdisant à ses jeunes courtisans d'aller servir chez les impériaux comme simples volontaires – ce que firent néanmoins le prince de Conti et l'abbé de Savoie, le futur prince Eugène.]
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_________________ "... we shall fight on the seas and oceans, we shall fight ... whatever the cost may be ... we shall never surrender...." (W. L. Churchill) "... The ship is anchor’d safe and sound, its voyage closed and done, ... From fearful trip the victor ship comes in with object won ..." (W. Whitman Jr)
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