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Chacun a une définition de l'intelligence qui lui est propre.
Dans la rédaction de "Mémoires" destinée à son fils, on voit un roi qui a la volonté (feinte ou pas... c'est lui qui tient la plume mais j'ai tendance à le croire) de "bien faire son travail" et il est très conscient du poids du "fardeau".
Il existe une chose que l'on ne peut lui enlever : sa capacité de travail. Je crois que c'est faire preuve d'intelligence que de savoir "travailler" ; ceci montre au moins que l'on est conscient que tout ne vient pas mâché, qu'il faut -pour un minimum de recul- travailler des dossiers, être présent, consulter etc. (pour des raisons qui lui seront personnelles, Louis XV en ceci sera très inégal).
Il semble que Louis XIV ait été un homme pragmatique. Les règnes précédents ont créés des situations gérées par des solutions qui devaient n'être pas définitives ; pour l'essentiel, elles le seront et affermiront ce que la Révolution nommera "absolutisme".
J'ai -en stand by- deux bios de Louis XIV dont celle... de Bluche (
) mais je ne me sens pas encore de les lire car beaucoup de notions "anciennes" et revisitées m'échappent. Par exemple, ce qui est avancé comme la "domestication des grands" et la définition du "courtisan" qui semblent avoir été ré-évaluées.
On va plus vers une implication des élites, une sorte de train dont ils sont comme autant de wagons car il existe une grande porosité au niveau des offices pour faire court de l'argent et de l'Etat dont le roi est le représentant.
J'ai donc pris un livre intermédiaire (Cornette) qui m'a amenée à lire Daniel Dessert. Ceci donne une image toute autre de la royauté considérée comme "absolue". Ceci donne aussi une image bien différente d'une noblesse "obéissante" et "rabaissée".
Par le biais des finances on peut voir que chacun va "faire un effort" et soutenir cet "absolutisme" car chacun y trouve son compte et ceci ne date pas de Louis XIV. Il se trouve qu'à partir de ce monarque, il sera plus aisé de "démonter la mécanique".
Sur ce forum, si dans le moteur de recherche on écrit le nom de Louis XIV, ceci nous renvoie à approximativement 350 posts à lire... Si l'on remonte le fil du topic "Grand Siècle", il existe déjà de multiples sujets sur ce roi.
L'extrait donné par Arkoline aurait pu être "collé" à d'autres évoquant simplement la personnalité du roi... Merci cependant du partage car avec cet extrait, on peut évaluer/apprécier un style.
C'est "hagiographique" bon, et bien on le sait : c'est déjà un plus et puis il en faut.
Maintenant pour comprendre les interactions, le fait que la noblesse se laisse "domestiquer" de bon gré etc. il faut remettre tout dans son contexte. Sous Henri IV comme sous Louis XIII, les conflits sont nombreux et le trésor vit déjà à travers la finance (occulte ou non...). Il existe donc un lien étroit entre la royauté et ceux qui abondent pour "la grandeur", les "guerres" etc.
C'est en ceci et 2 posts plus haut, concernant la justice qu'il ne faut pas voir un roi étriqué et "sanguinaire" mais un homme qui hérite d'un royaume apaisé par Mazarin (pour l'intérieur) et une sorte d'équilibre diplomatique est trouvé.
Ce mieux être (après le conflit de Trente Ans) relance l'économie et ceux qui le peuvent investissent. La guerre est ruineuse ? Elle se passe pour l'essentiel à l'extérieur du pays ; le choix de relancer la Marine est le fruit d'investisseurs, les conflits créent donc une richesse. On le savait déjà avec celui de Trente Ans, on continue par l'intermédiaire de "prête nom" qui vont perfuser l'Etat avec l'assurance d'un retour sur investissement.
Une partie de la noblesse peut aller à Versailles car elle "en a gardé sous le pied" (à savoir, le capital n'est pas entamé ou encore ces personnes ont une double comptabilité, bien souvent elles prêtent à l'Etat).
Le roi ne peut être partout : il délègue à des hommes qui s'emploient à le servir sans lui faire d'ombre, ce qui n'empêche pas l'homme d'être à la tête d'une sorte de "multi nationale" tant par la cooptation -il place sa clientèle- que par sa position). Il faut voir à son décès tout les désemparés, non pas de la perte de l'homme mais d'un maillon de "lobby" qui a fondu. Comment se retourner ?
Concernant la révocation, il semblerait -je crois que c'est Petitfils qui soulève le problème- que le roi ait été mal informé concernant les Huguenots. C'est tout de même lui qui signe mais sur quelles bases ? Sur quels retours ? Il a bien fallu soit lui démontrer que les Huguenots était une puissance dangereuse (difficile après Alès et leur positionnement pendant la Fronde) soit lui faire entendre qu'ils étaient si affaiblis que cet édit n'avait plus lieu d'être soit encore de l'entretenir dans l'idée que même ultra minoritaires les Huguenots soutenus par tel et tel restaient un ver dans le fruit ou encore voir, à ce moment un tournant radical de Louis XIV dans son cheminement à la religion. ... ou un peu de tout.
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