Personnellement, j'ai bien aimé les romans de Gallo sur Napoléon. Ils sont très bien écrit, et font un très bon résumé de la vie du Corse. Evidemment, l'aspect romantique de l'oeuvre peut en déstabiliser certains(on ne parle pas d'un simple officier qui s'élève dans la hiérarchie, mais de Napoléon lui-même).
Sinon, pour comprendre Napoléon et son népotisme, il faut tout simplement puiser dans ses origines corses. Enfin, ce n'est pas moi qui le dit, mais Charles Napoléon dans "Napoléon mon aïeul, cet inconnu", où il explique d'abord qu'en Corse, jamais on ne disait merci. Pas par impolitesse, mais parce que dire merci signifie qu'on s'arrête ici, et qu'on ne rendra pas la pareil. De ce fait, en mettant ses frères sur les trônes d'Europe, Napoléon compte sur cette solidarité corse: il pense qu'en rendant service à ses frères, ceux-ci lui seront d'une grande gratitude.
Au passage, je vous conseil ce livre: il s'agit d'une série d'anecdote sur l'empereur des français, mais je trouve que Charles Napoléon écrit d'une façon formidable.
J'ai aussi lu sur ce "topic", que certains rigolaient de la culture familiale Méditerranéenne, en disant "oui mais le français moyen aiderait son fils etc...". Ma mère étant espagnole, je peux témoigner que dans les familles latines, c'est bien différent: vous allez aider le fils du cousin de la soeur de votre beau-frère que vous ne connaissez pas.
Et je peux vous assurez que (même si je caricature) si vous ne l'aidez pas, vous serez très mal vu.
Alors que sans critiquer les français(je le suis moi-même), on sait tous qu'on s'entend avec son cousin, d'accord, mais jamais comme si c'était un frère.
Pour en revenir aux frères de Napoléon, parait-il que son préféré était Joseph (alors que j'ai lu que lui jalousait son cadet). Qu'il estimait beaucoup Lucien malgré leur discorde. Que Louis était celui qui voulait finalement le plus d'indépendance.
Mais celui qui me fascine le plus, c'est Jérôme, que Napoléon voit presque comme un fils(ils ont 15 ans d'écart). Non pas qu'il ait fait quelque chose d'exceptionnel, mais je me reconnais un peu en lui(moi aussi je suis le plus jeune d'une fratrie et dont le frère a bien réussi, alors qu'il a 7 ans de plus que moi, ce qui est beaucoup pour notre époque, je ne m'étendrais pas plus sur ma vie, ce n'est pas le sujet). Je dirais même que Jérôme est un personnage paradoxal: nous sommes en pleine révolution, ensuite au lendemain, où les privilèges sont censés être effacé. Et pourtant, son seul mérite c'est d'être né. Selon Napoléon, son frère Jérôme était quelqu'un d'intelligent, mais très fainéant, probablement parce qu'il sait de qui il est le frère.
Au passage, beaucoup le savent sûrement, mais si il y a encore une famille Bonaparte/Napoléon, c'est indirectement grâce à Jérôme, dont les derniers représentants de la famille impérial sont ses descendants directe.
Est-ce que le livre de Boudon sur lui est intéressant?